Covoiturage oblige, nous sommes cinq à prendre la route de Ceriale en Ligurie : Patrick et Polo d’Agen, Fred et Guy de Toulouse et moi-même de Périgueux.
Tout moment de plaisir est encore mieux savouré avec des préliminaires. Nous allons donc faire deux pauses VTT avant le séjour 100 cols.
Nos deux compères agenais nous ont concocté un circuit au nord de Nîmes. Pour faire face à toutes les situations météo ou horaires trois versions sont en concurrence : 15, 39 ou 50 km avec un nombre de cols proportionnel au kilométrage. Au final, c’est bien entendu le 50 km au départ de Fontanès qui est plébiscité.
Après quelques kilomètres d’échauffement au milieu des vignes la route se transforme en piste pour s’élever vers le col de Cague Renard suivi du col du Plan des Masques et du col de Majourdan. Cette première partie est une ballade sympa au milieu de la garrigue ensoleillée. Que de bonnes odeurs emmagasinées !
Redescendus à Moulézan nous attaquons le col de Castignargues. La liste de discussion 100 cols nous a prévenus : attention taureaux ! Nous sommes donc sur nos gardes mais tout va bien se passer. C’est tout juste s’ils nous jettent un regard distrait. Les cols voisins de Lancyre et Valamade sont ensuite franchis sans difficulté.
Le parcours nous conduit ensuite à Sérignac, homonyme du pays de nos deux amis agenais avant d’attaquer le col de la Carrierasse d'où nous avons du mal à trouver le petit sentier prévu pour la descente.
Son homonyme, l'autre col de la Carrierasse est atteint après avoir franchi plusieurs barrières. Ce n’est qu’en ressortant que l’on voit le panneau « attention taureaux » !
Au col de Fanlade je fais pchiiiiit de la roue avant. Première crevaison d’une belle série.
La promenade se termine par le col des Bois du Pin et le col routier à peine perceptible de la Croix de Galhan.
Il est déjà tard et nous prenons la route en direction d’Aix en Provence. C'est pendant le trajet que nous apprenons l’élection d’Emmanuel Macron.
Ce matin, notre terrain de jeu est la crête de la montagne du Cengle coincée entre la vallée de l’Arc et la Montagne Ste Victoire.
Le pas du Chien, est atteint en slalomant entre les propriétés privées. Le collet Rouge, tout près n'est qu'une formalité. En redescendant sur la vallée de l’Arc nous admirons la crête abrupte et rocheuse où nous allons monter. L’ascension se fait en fait sur le côté sur le goudron jusqu’au pas de Magnan. Le vent s’est levé, tantôt favorable , tantôt défavorable comme souvent en montagne au gré des changements de direction.
Cinq pas sont franchis sur la crête sans difficulté majeure. Une piste parcourt le plateau qui constitue le versant sud. Il suffit de faire des allers-retours pour aller quérir les cols au ras de la falaise.
Au pas de Monsieur, re-pchiiit pour moi, toujours roue avant. Non, non, pas une épine qui serait restée de la veille mais un morceau de fil de fer ramassé au milieu de nulle part qui a percé la chambre à air de part et d’autre !
Cette courte sortie (32 km) nous permet de rentrer pour midi. Nous pouvons ainsi nous doucher avant la bière et le pique nique. Maintenant direction l’Italie où les choses sérieuses vont commencer !
Prudence en ce premier jour. Nous ne nous engageons pas sur le parcours long prévu pour 80 km et plus de 2 000 m de dénivelée. Nous préférons le moyen : 62 km, 2 000 m de D+.
Départ de San Bartolomeo avec un début de parcours routier et donc roulant. Un groupe d’une quinzaine de centcolistes s’est formé. Le passo del Ginestro est atteint après une dizaine de km. Suit une descente puis une douce remontée à destination du passo San Bartolomeo. De là, le parcours décrit une boucle autour de la Colletta avant de revenir en arrière jusqu’au passo del Ginestro où nous déjeunons frugalement en compagnie de confrères routiers.
Comme nous sommes plutôt en avance sur l’horaire prévu nous envisageons dès à présent d’ajouter la boucle de trois cols au dessus d’Andora prévue sur le grand parcours.
Mais avant nous franchissons tout d’abord sans grande difficulté la passo di San Giacomo et le passo della Mora. De là nous choisissons l’option poussage portage jusqu’au Monte Torre pour atteindre La Colla. Choisir est d’ailleurs un bien grand mot, car la troupe suit les meneurs sans que les différentes options possibles soient examinées !
Le passo del Merlo est ensuite atteint sans grosse difficulté en contournant le Monte Ceresa. A partir de là commence LA difficulté du jour. La trace se perd dans un roncier. Nous essayons un autre sentier d’abord dégagé mais qui nous conduit lui aussi dans le maquis. Les « sangliers » Bernard le Corse et Bernard le Savoyard nous font la trace. Ca pique aux cuisses, non, pas les muscles, mais les épines ! Nous nous extirpons tant bien que mal de ce piège. Arrivé en bas il manque Alain, notre marcassin qui ne répond pas à nos appels. En bon père de famille Polo fait demi-tour et part à sa recherche et finit par le retrouver. Ouf !
Dès que nous retrouvons le goudron c’est re-re-pchiiiit pour moi de l’avant puis re-re-re-pchiiit de l’arrière. Polo a aussi crevé entre temps. Au final, nous avons mis une heure et demie pour parcourir environ trois km. Le temps presse désormais. Du coup, la longue liaison nous menant aux trois derniers cols est menée à allure soutenue.
Ce final mérite vraiment le détour. Le bon sentier de crête qui dessert le colle Dico, le colle Mea et le passo Chiappa domine la baie d’Andora. Pressés par le temps , nous décidons de descendre au plus court sur Andora. Nous retrouvons le goudron dans un centre de vacances au portail clos. Faits comme des rats, nous enjambons un à un la barrière. La liberté retrouvée, il ne reste plus qu’à regagner bon train les véhicules qui nous attendent à Stenanello. Il est quand même 19h passé.
Le programme du jour est alléchant : 16 cols pour 50 km et 1 300 m de D+.
Les deux premiers cols, la sella Macio et le passo di Melogno sont routiers en AR. Ce dernier présente la particularité d’être chapeauté par un fort relativement récent (fin XIXème siècle).
De là nous quittons rapidement la route pour nous engager dans une belle piste en direction d’I Coletti. Malheureusement, celle-ci devient rapidement boueuse, puis c’est carrément le bourbier. Un grand nombre de confrères renoncent et font demi-tour. Nous décidons de continuer à travers bois. Seul Guy persiste sur la piste. C’était la bonne option car il va nous attendre un bon moment au col mais nous l’attendons en suivant suite à une crevaison.
Les cols de Fontanella, Bresca où nous retrouvons un groupe monté par la route et Costa sont ensuite enchaînés. Nous pique niquons à ce dernier.
En début d’après-midi nous roulons sur de belles pistes pour atteindre les cols Coletta, Bruna, Termine et Baraccone (en AR). De retour au col de Termine un single avec quelques poussages nous mène à la colla Tagliata puis une piste aux cols Praboe et San Giacomo, théâtre de combats entre armées piémontaise et révolutionnaire française en 1796 et enfin Cravarezza.
De là un chemin permet d’accéder en sous bois et en AR aux cols voisins de Pino et Pini. De retour au col de Cravarezza je pensais que la suite ne serait qu’une descente vers le parking. Que nenni. Un single exigeant nous attend avec une succession de courtes montées nécessitant parfois de pousser.
La région visitée est forestière. De jolies forêts dont l’exploitation doit constituer l’une des principales ressources des villages montagnards traversés. Nous nous sommes en effet demandés à plusieurs reprises de quoi les habitants de ces villages souvent hauts perchés pouvaient bien vivre.
Temps couvert mais pas menaçant ce mercredi pour effectuer le circuit prévu au départ de la belle petite bourgade de Pieve di Teco.
La grosse difficulté est attaquée dès les premiers tours de roue : la colla San Bernardo : 1 000 de D+ à avaler sur une quinzaine de km mais sur le goudron. A mi-pente, la route traverse le tranquille et typique village de Mendatica.
Au sommet, à 1263 m d’altitude, il fait frais. Rhabillage de rigueur pour continuer vers les cols « cadeaux » routiers suivants : Rinella, Fieno, Coslo (20m au dessus de la route), et Boschetti avant de redescendre sur Nava où nous nous arrêtons dans un café avec la permission d'y manger. Le chocolat maison y est divin !
La reprise se fait en douceur avec la fin de l’ascension du col de Nava, un lieu encore chargé d’histoire au vu du fort qui le protège et qui date lui aussi de la fin du XIXème siècle suite à l’unification du royaume d’Italie.
La suite est plus rude pour accéder aux cols di San Bernardo, di Semola, di Prale et Caprauna. La descente sur le col Domenica est, elle, très technique, moitié vélo moitié pédibus pour moi.
Après un AR au col San Cosimo et son joli sanctuaire, une belle et longue descente nous ramène à Pieve di Teco.
Matin chagrin. La météo n’est pas franchement optimiste aujourd’hui alors nous avons programmé un des deux circuits les plus hauts en altitude. Le temps sera menaçant toute la journée sans toutefois vraiment se dégrader.
La journée débute encore par une rude montée surtout que nous quittons rapidement le goudron. Les cols de Coletto Inferiore et di Parma sont atteints par une belle piste. La suite est plus compliquée. C’est poussage et même poussage sévère sur un sentier escarpé pour atteindre le passo Bareghi. Et le passo de la Lecca. La suite est plus simple bien qu’il faille passer quelques éboulis avant de reprendre la belle mais caillouteuse piste qui mène au colle Garezzo. L’arrivée au col se fait dans les nuages. Nous sommes au point le plus haut de la journée à plus de 1 800 m d’altitude.
Après le col, la piste exposée nord est encore bordée de quelques névés qui n’empêchent toutefois pas le passage. Après le plan del Latte, le passo Monéga nécessite de nouveau un dur poussage à travers un alpage touffu. Le groupe se disperse, chacun essayant de progresser au mieux.
La partie suivante est plus ludique en enchainant pistes et singles pour franchir les passos della Mezzaluna, Penna, del Pizzo et Teglia où l’on rejoint la route, mais pas pour longtemps.
Une variante de 6 km AR permet en effet d’aller chercher cinq cols alignés sur une crête : passo Fenaira, Carpasina, Arietta, dei Sogli et colle Sogli. Le sentier est malheureusement très peu cyclable. Les croisements sont l'occasion d'échanger avec d'autres groupes de confrères.
La descente routière vers Molini di Triora est par contre un vrai délice, à la fois rapide et technique.
Plutôt que d’aller sur le V2 prévu ce jour, nous optons pour le circuit V1 qui va nous permettre de poser les roues sur la frontière franco italienne. Compte tenu du long parcours d’approche nous renonçons au circuit long qui est annoncé pour 75 km ( !).
Comme les jours précédant, l’échauffement est brutal : 1 100 m de D+ à avaler sur environ 15 km sur une route aux pentes irrégulières avant de prendre une piste pour atteindre la gola Rebisso. Nous en profitons pour pousser jusqu’au passo della Loggia situé sur un chemin en contrebas.
Retour sur la route pour achever de monter les quelques centaines de mètre jusqu’à la gola di Gouta. Nous faisons halte à l’auberge où les chocolats chauds sont encore sublimes. Ils sont tellement épais que la petite cuillère y reste plantée !
L’atmosphère s’et rafraîchie mais nous faisons quand même la variante en AR sur une belle piste jusqu’aux colle Scarassan et passo Muraton.
Revenus à la gola di Gouta nous entamons une agréable mais courte descente à travers la forêt. L’essentiel du retour va se faire sur la piste Alta Via dei Monte Ligurie très caillouteuse et parsemée de bâtiments militaires en ruines. Nous la quittons une première fois pour aller chercher sur la crête les passo della Colomba et Sgorba (mal positionné sur le catalogue italien).
Nous retrouvons la piste qui franchit le colle Saviglioni. Les deux cols suivants sont en AR. Pas de problème pour le passo d’Abello. Par contre, le passo del Cane va s’avérer très sportif sur les 200 derniers mètres : un vague sentier de sangliers à la végétation dense avec des rochers à franchir. Pour le retour nous trouvons un raccourci très raide avec une belle dalle rocheuse à descendre.
Dernier col de la journée : la Colla, le 1 500ème de Fred !
Le circuit qu’il nous reste à faire, le V2, ne nous parait pas jouable faute de temps : c’est un circuit long avec un haut le pied d’une grosse heure. Nous avons en outre la contrainte d'un retour à Ceriale avant 18h pour être présents au pot de départ. Nous lui préférons donc un parcours plus cool d’une quarantaine de kilomètres pour 8 cols autour d’Imperia. Nous y retrouverons pas mal de confrères.
Nous prenons le départ de Pondedaccio. Aujourd’hui, seulement 350 m de D+ pour se hisser au premier col, le passo Grillarine. Trop cool !
Le deuxième col, passo della Costa, est particulier car situé au cœur du village de Costa d’Oneglia. Sur place ce col n’a rien d’évident, mais lorsque nous surplombons le village en arrivant au passo della Costa l’ensellement est nettement plus visible.
Nous passons ensuite le passo Gorleri en nous rapprochant de la mer que nous surplombons après le colle San Leonardo. Nous y faisons la pause banane.
La descente sur Imperia est sympa. Nous ne nous attardons pas en ville et remontons sèchement sur le colle Amadeo. La route continue de grimper fort sur le passo Scupellino. Du 28 ou 29 % selon les GPS ! Seul Guy s'arrache pour passer sur le vélo !
Arrivé au col c’est conférence au sommet, non pas pour savoir si l’on fait un col supplémentaire, colle Bassa mais par où on y va. Bernard est déjà parti mais du mauvais côté. Ce col est finalement atteint par l’ouest au bout d’une piste et après une longue approche routière.
Nous y déjeunons en attendant Bernard qui n’est toujours pas là mais proche quand nous avons terminé. Milou l’attend avec l’autre Bernard pendant que nous nous avançons tranquillement vers le dernier col du séjour, le passo Guérini. Lorsque Milou nous rejoint il est seul. Les deux Bernard font la course mais pas sur la bonne route ! Nous ne les reverrons plus. En prenant un raccourci , le groupe se divise se qui fait que nous sommes maintenant séparés en trois groupes. Il est temps que le séjour se termine ! De retour à Pontedaccio, nous ne pouvons même pas étancher notre soif le bar du village étant fermé …