La Bernardini 2024, parfaitement organisée par Fred s'est déroulée à Luchon le dernier week-end d'août.
Le rendez-vous a été donné à 8h à la gare pour un départ groupé vers la crête frontalière au nord-est de Luchon. Le train bleu des Cent Cols en provenance de Vacancéole, lieu principal d'hébergement, se prenant pour un TGV ne s'est pas arrêté en gare de Luchon et doit faire demi-tour pour raccrocher les derniers wagons...
Le groupe désormais au complet part à l'assaut du couret d'Aourt, 1200 m plus haut. Comme lors de toutes retrouvailles les conversations vont bon train jusqu'à la sortie de Salles où la route se cabre. Nous faisons une première pause à Pratnau avant de quitter le goudron. La montée se fait majoritairement à l'ombre jusqu'à la cabane de Salaune qui invite à une autre pause.
La fin de la montée du couret d'Aourt est rude. Voilà un col bien mérité ! Un point d'eau bienvenu permet de faire le plein car le journée s'annonce chaude.
L'ascension continue vers le col d'Esclot d'Aou. A mi-col la piste devient un sentier qui contourne un petit lac. 1500 m de D+ ont été gravis pour 2 cols : le bilan est maigrichon... Il est temps de penser à se restaurer.
Le col des Taons de Bacanère, à environ 3 km, va se révéler délicat car nous devons passer plusieurs sommets avant de l'atteindre. Nous avons même droit à la visite de courtoisie d'un patou qui vient vérifier si l'on ne s'approche pas trop de son troupeau.
Les cols suivants (Pale du Caillaou del Loup, Tres Corets, Polney et Pouré) se passent plus aisément. Il faut dire qu'on reste plus ou moins à niveau.
La remontée vers le col de Bidur est plus indigeste. Ce dernier se cache jusqu'au dernier moment : j'ai l'impression qu'on est trop haut alors qu'il faut en fait continuer à monter.
Nous continuons vers le col de Hont Hérède. J'aperçois une vipère. Nous nous regardons un court instant avant de partir chacun de son côté.
Au col le groupe se scinde en deux : une partie continue jusqu'au col de Panech pendant que les autres descendent directement sur Luchon. Bien entamé je choisis la deuxième option ; ça faisait un bon moment que je n'avais pas crapahuté comme ça et j'ai ma dose !
Le début de la descente se fait à vue sur une cabane puis vers une piste qui nous ramène sur Montauban de Luchon.
Le port de Balès et ses satellites de la crête du col du Lion sont au programme du jour.
Le départ se fait au choix de Luchon ou de Benqué. Je choisis Benqué 😉, les jambes étant encore lourdes des efforts de la veille.
La troupe s'égraine lors de la longue montée routière du port de Balès. Les arrivées se font au compte-gouttes.
Nous partons ensuite vers la Hourquette. Sur le chemin, un laquet sert de lieu de rassemblement aux bovins en estive.
La trace prévue suivait un sentier direct vers le port de Pierrefitte mais au vu du terrain escarpé nous préférons rebrousser chemin pour prendre un travers plus bas.
Nous déjeunons au port de Pierrefite.
Pas très en jambes je préfère aller faire les trois cols situés au nord est de Balès plutôt que d'attaquer la crête du col du Lion. Ces cols sont prévus le lendemain mais la météo très incertaine ne permettra peut-être pas d'y accéder. Christophe A., Eric et Vincent décident de m'accompagner.
Une belle piste descendante mène au col de Pradaus. L'inconvénient : il faudra remonter 200 m au retour.
Le couret de Saint Martin, légèrement à l'écart de la piste, nécessite pour l'atteindre un bon poussage, heureusement pas très long.
Le passage de la Courbe est au terminus de la piste. Hélas pour nous un troupeau de brebis et ses patous nous barrent le chemin. Nous décidons de marcher prudemment et de contourner le troupeau. Un des patous se montre agressif ; il me charge à deux reprises ; nous nous regardons en chiens de faïence ! Nous réussissons tout de même à passer. Le retour sera plus facile mais nous restons tout de même sur nos gardes.
De retour au port de Balès nous n'oublions de passer au port de Court avant de rejoindre le départ.
Le dimanche est traditionnellement le jour de la Bernardini. Aujourd'hui pas de photo de famille au départ de St Paul d'Oueil car la pluie s'est invitée. Ce n'est qu'un moindre mal car la météo était au départ pessimiste pour l'ensemble du séjour. Nous partons courageusement à l'assaut du Couret. Vu la pluie qui tombe dru notre ambition du moment se limite à cette passe.
Le ciel se dégage au fur et à mesure de la prise d'altitude. Nous décidons donc de continuer. Au dessus du Couret nous traversons un impressionnant troupeau de brebis de près de 2000 têtes. Le patou est là mais ne bronche pas, aux ordres de la bergère.
Nous franchissons ensuite successivement les passades de Conques puis des Agnères.
Le brouillard tombe dans la liaison vers le port de Balès. Un patou surgi de nulle part vient faire son inspection et nous intime de ne pas s'approcher de son troupeau que l'on ne distingue pas.
A l'approche du sommet le soleil réapparait. Ceux qui ont fait la crête du Lion hier vont faire les 3 cols en aller retour visités hier après-midi pendant que je redescends sur St Paul d'Oueil.
Pour cette dernière journée je préfère augmenter mon capital de cols routiers plutôt que de participer à la randonnée pédestre proposée.
Je pars de St Béat vers Fos. A cette heure matinale la circulation est encore faible sur la nationale que je quitte pour attaquer le col d'Artigaux. Entre Fos et Melles je dépasse plusieurs randonneurs qui suivent le GR10. Plus haut je distingue bien la crête parcourue le premier jour.
La fin de la montée se fait au frais dans la forêt sur une route forestière très dégradée qui se transforme en piste.
Je continue vers le col d'Artigascou où j'ai la surprise de rencontrer Patrick.
Nous roulons ensemble jusqu'au col de Menté via le col de Lagues.
Dans la descente du col de Menté je m'arrête à l'endroit où Luis Ocaña s'est fracassé contre le rocher lors du tour de France 1971.
Cette Bernardini fut encore une belle organisation du club des Cent Cols. Merci Fred et à l'an prochain pour de nouvelles aventures !