La Bernardini 2022 s'est déroulée en Andorre du 9 au 12 septembre, à Sant Julia de Loria, près de la frontière avec l'Espagne.
La plupart des participants sont arrivés le jeudi 8, jour de la fête nationale andorrane. Voir le Pas de la Case sans un client n'est pas courant ! A noter que pour la première depuis des décennies le prix de l'essence est moins cher en France qu'en Andorre (pour le gas-oil il reste un petit plus d'environ 10 cts) !
Mac Isard, notre GO, doit malheureusement déclarer forfait au dernier moment pour des raisons de santé. Nous recevrons heureusement des nouvelles rassurantes en cours de séjour.
Le départ se fait vers l'est sur la CS131, l'option nord pour se rendre à la station de ski de La Rabassa mais surtout celle qui permet de franchir le plus de cols. La pente est raide dès le départ sans le moindre échauffement.
Nous passons le village d'Aixirivall. L'urbanisation est galopante dans la principauté mais les maisons, le plus souvent en pierres, s'intègrent bien dans le paysage. Nous sommes surpris de trouver quelques champs de tabac dans la montée.
Deux petits muletiers nous servent de hors d'oeuvre : El Collell et le coll de la Plana, ce dernier étant situé à proximité de la route et doté d'un point d'eau.
Le coll Jovell, routier, suit. On va pouvoir l'observer pendant un long moment en poursuivant notre progression vers la collada Fosca où se situe la station de ski nordique de La Rabassa. En été on y pratique la luge d'été, le VTT, le quad , etc...
Le groupe qui s'est bien étiré dans la montée explose après la station car nous avons deux traces différentes. Je me retrouve avec Fred et Bruno de Toulouse, Christophe de Revel, et Robert de Lozère.
Nous commençons par engranger le col de Pardallo qui se situe en Espagne sur une petite crête au milieu de pâturages. Nous poursuivons par le coll de Piners, à plus de 2100 m, après avoir rejoint une piste. La collada del Sarset nous tend ensuite les bras au bout d'un chemin à niveau mais nous préférons nous arrêter pique-niquer pour rester à l'abri du vent. Nous y arrivons donc rassasiés mais avec encore un gros appétit pour les cols car la journée est loin d'être terminée.
Une longue descente sur piste nous permet d'atteindre le coll de Cinto (1890 m) avant une rude montée vers le coll de Les Tines à 2200 m sur un vague chemin qui se transforme vite en vague sentier.
De là nous rejoignons la piste frontalière entre Espagne et Andorre qui va nous mener au coll de Finestres puis au port Nègre. Cette piste est malheureusement aussi empruntée par des quads et des motos. Un motard suisse a quelques problèmes dans la rampe qui suit le coll de Finestres : il y chute deux fois. Heureusement qu'il a deux collègues pour l'aider à relever l'engin pendant que nous passons notre chemin. Nous ne les reverrons plus...
Il est 16h15 lorsque nous arrivons au coll Nègre, point haut de la journée à plus de 2600 m, et nous avons une décision difficile à prendre : faire demi-tour ce qui devrait prendre une heure et demie maximum ou continuer la boucle pour une durée inconnue sachant qu'il reste 18 km dont 12 de sentier. J'aurais volontiers fait demi tour mais mes quatre compères voulant aller de l'avant je me range à leur avis.
Le départ se fait sur une belle piste sur 2 km qui s'arrête malheureusement près d'un relais téléphonique. Nous allons désormais être plus à côté du vélo que dessus.
Une grande croix est rapidement atteinte. Le sentier devient ensuite plus raide et caillouteux pour atteindre la collada de la Caülla.
Nous entrons désormais dans la forêt avec un sentier toujours aussi usant et interminable pour enfin atteindre le collet de Palomera. La fatigue se fait sentir. Nous progressons lentement vers le collet de Costasseda car le sentier est truffé de grosses marches. Ce dernier atteint nous permet de revoir Sant Julia de Loria, notre point de chute, beaucoup plus bas.
Le sentier pour atteindre Certes comporte de nombreuses marches. Quelle n'est notre surprise d'entendre les pétarades de deux motos qui montent. Respect mutuel lors du croisement dans une des multiples épingles. Chapeau les artistes !
Nous retrouvons enfin une piste un peu au dessus du village. La descente routière entre Certes et Sant Julia est un vrai régal permettant d'enchaîner virages et épingles.
Nous arrivons à l'hôtel vers 19h15 ce qui nous laisse le temps de prendre une bonne douche.
Ayant déjà fait une partie du parcours prévu je me suis aménagé un parcours entièrement routier : une petite sortie bienvenue après la grosse sortie d'hier.
Se garer à La Massana n'ayant rien d'évident, je pars d'Ordino en direction d'Arcalis jusqu'au coll dells Abos. Pour y parvenir la route remonte la vallée avant de se cabrer dans le village d'El Serrat. Ce col est peu marqué : ce n'est que lorsque qu'on est au dessus que l'on peut remarquer un léger ensellement.
J'y fais demi-tour jusqu'à La Massana où j'attaque le collet des Colls : court mais pentu puisqu'il faut gravir 130 m sur un gros kilomètre !
De retour à La Massana puis Ordino je prends la direction du collet de Baixalis. Là aussi de nombreux chantiers confirment l'urbanisation croissante de la principauté.
Au sommet je rencontre un australien qui vit à Tolède. Notre point commun est de rouler en gravel mais lui fait de la compétition, moi du tourisme...
Le dimanche est historiquement LE jour de la Bernardini. Nous allons évoluer à l'ouest de Sant Julia.
Nous attaquons le coll de Jou dès le portail de l'hôtel. Le peloton explose de suite ; chacun roule à son rythme. Aussi surprenant que cela puisse paraître nous montons au milieu de vignes.
Au coll de Jou le groupe se divise en deux : ceux qui restent sur la route pour aller directement au coll de la Galina et ceux qui bifurquent vers le nord pour aller chercher en aller retour les cols muletiers de la Manyigua et de la Tàpia. Initialement prévus par l'autre versant Tophe a pensé avec raison qu'ils seraient plus accessibles de ce côté car nous sommes à niveau. C'est effectivement le cas puisque nous évoluons sur un sentier bien marqué très partiellement cyclable.
De retour au col de Jou nous entamons l'ascension du coll de la Galina par… une courte descente. La suite est plus normale. Nous pouvons faire le plein d'eau au village de Fontaneda. Le col intermédiaire del Rep n'est plus très loin. Passé ce col, la route se rétrécit et la pente se raidit. Les panneaux kilométriques indiquent des pentes de 9 à 11% avec des portions à 17 et 18% !
Des pétarades venant du bas et se faisant de plus en plus pressantes n'assurent rien de bon. Nous sommes en effet doublés dans la partie finale par tout un groupe de bolides : Ferrari, Chevrolet, Corvette, Porsche, etc... au point qu'une BMW X5 fait figure de parent pauvre. Détail cocasse : une Panda ferme la marche !
Le groupe se reforme au coll de la Galina où nous déjeunons avec sous les yeux ces voitures rutilantes. Leur départ marque le retour au calme !
Nous poursuivons par la collada de Canolic.
La descente au collet Marti se fait par une belle piste qui se détériore ensuite et où le gravel trouve ses limites.
Le collet est squatté par des chasseurs qui y ont leurs habitudes : maison en dur avec tous les ustensiles de cuisine et fontaine où les munitions alcoolisées ou non sont au frais !
La descente vers le collet Purgat se fait par un bon sentier avec un final hors sentier très pentu en sous-bois.
Le retour vers la vallée se fait par un sentier interminable, raide et fuyant où la vigilance est de mise.
Le soir, cette Bernardini sera fêtée avec un duo tapas sangria... Enrico et Christophe ont profité de ce circuit pour achever leur brevet routier des cols d'Andorre.
Sur le chemin du retour Fred nous a tracé un parcours autour du col de Puymorens. J'avais cette balade dans les cartons en version light pour valider le BPF de Porté Puymorens. Nous sommes six : Bruno et Fred, les inséparables, Enrico, Gérard, Robert et moi.
Nous partons du col de Puymorens vers la portella de la Coma d'en Garcia. Après quelques hectomètres sur le vélo nous poussons pour les plus de 500 m de dénivelée en direction du nord-est en remontant la vallée du rec d'En Garcia. Au fur et à mesure de la progression je me demande bien d'où peut bien venir cette eau.
Arrivés à la portella nous avons déjà fait la moitié de la dénivelée du jour !
Le deuxième col, la portella de Cortal Rosso est tout proche et surplombe l'estany de Coma d'Or.
Le franchissement du lac nous pose question : le sentier et la trace passent par la gauche mais nous voyons les rochers tomber directement dans l'eau. Nous trouvons finalement le passage qui se franchit sans trop de difficultés. Le cheminement jusqu'à la portella de Lanos se fait pratiquement tout à pied tout en suivant peu ou prou les courbes de niveau.
Du col nous dominons l'étang artificiel de Lanos. Son niveau est bas comme pour beaucoup de lacs en cette année de sécheresse.
Durant la descente un isard dévale la pente devant nous. Il nous a repérés et va se réfugier, après quelques hésitations, sur une crête d'où il peut nous observer.
Nous saucissonnons près du bas de la descente où nous avons du mal à trouver la sente qui doit nous mener au col de Font Vive. Ce large sentier à flanc permet de rouler sur quelques centaines de mètres entre les passages pierreux.
Le col de Font Vive se situe contre-bas de notre voie, séparé par un terrain herbeux en forte pente. Le retour est rude !
Plus bas,un passage permet de rejoindre la route à l'étang de Font Vive. Ça fait plaisir de retrouver le goudron pour finir de descendre sur Porté Puymorens ! N'y ayant trouvé aucun commerce le contrôle du BPF se fait par photo. Un bar aurait été le bienvenu !...
Il ne reste qu'à terminer l'ascension routière du col de Puymorens pour boucler la boucle.
Pour terminer cette belle journée je vais chercher en solitaire le col de l'Eixerca en faisant une bouclette, l'aller par une piste qui surplombe la passe et le retour à travers les prés pour rejoindre la route du Puymorens.
La météo, incertaine au départ à viré au beau fixe. Ce mini-séjour s'est donc déroulé dans de parfaites conditions et dans une excellente ambiance.