Le séjour de printemps 2023 des Cent Cols s'est déroulé à Todtmoos en Forêt Noire fin mai. Très incertaine, la météo a finalement été clémente. Les parcours très roulants nous ont permis d'économiser les chaussures et de rentrer de bonne heure permettant de profiter de bons moments conviviaux. Encore un séjour très réussi. Bravo aux organisateurs !
Bien que la plupart des circuits soient VTT, j'ai préféré prendre mon gravel, ce qui s'avèrera un bon choix tant les multiples pistes sillonnant le massif sont roulantes. Polyvalent, le gravel me permettra aussi d'aller visiter quelques BPF sur des circuits routiers lors des voyages aller et retour.
Après les retrouvailles de la veille, nous passons aux choses sérieuses. La troupe a choisi le V3a amélioré au départ de Todtmoos par le St Antönipass. La voie choisie pour démarrer est la plus courte, donc la plus raide. A notre arrivée le col est déjà occupé par des confrères partis sur le V2, circuit officiel du jour.
Un couple de savoyards, Christine et Pierre, se joint à notre groupe. Nous resterons ensemble jusqu'au pique-nique. Altensteiner Eck est vite atteint par de belles pistes, le standard en Forêt Noire. Zeller Ebene, bien qu'à la même altitude nécessite lui un poussage car nous sommes redescendus entre temps. Nous entendons des éoliennes plus que nous les voyons ; leurs pales se noient dans le brouillard car le plafond est bas.
Des poubelles avec sacs à crottes sont disponibles ça et là, y compris au milieu des bois. Peut-être verrons-nous ça chez nous dans quelques années ?
La descente vers le Schwellen nous permet d'apprécier les premiers paysages du séjour car nous n'étions en effet jusque là qu'en forêt.
Un sentier pentu descendu prudemment nous mène au Schwelle puis à L'Eckhag où nous retrouvons le bitume pour descendre jusqu'à Gaisbühl.
Une courte montée nous permet de franchir Kohlerplatz puis une autre Hebelhöhe.
Après le Sattel nous retrouvons le goudron pour descendre à Hasel, point bas du circuit.
La montée qui suit est la plus longue du jour : 550 m à avaler en 7 km. Nous faisons la pause méridienne au Jockisebene situé en début d'ascension.
Chacun monte ensuite à son rythme. La piste se transforme en route à hauteur des fermes près de la crête où nous nous regroupons à Eck.
Une belle descente nous permet d'atteindre Gersbach aux maisons richement décorées.
Beim Gatter, dernier col du parcours officiel se monte en deux temps avec un final pentu.
Comme il est encore tôt Polo nous a rajouté un autre Sattel, une belle ascension de 300 m en 3 km. Philippe ajoute son grain de sel ou plutôt deux cols supplémentaires : Muckenloch et Mutterslehener Gatter une rallonge routière de 10 km mais avec une faible dénivelée de 150 m. D'autres confrères ont rajouté ces cols au circuit Todtmoos nord.
Cette première journée qui dépasse les 60 km avec une dénivelée proche de 2000 m mérite une bonne bière.
Les VTT sont aujourd'hui au repos car nous sommes sur le circuit routier au nord de Titisee dont nous avons admiré le joli lac en nous rendant au départ à Hinterzarten. Comme nous sommes en zone touristique les parkings sont payants. Il nous a été conseillé de faire ce circuit le dimanche pour éviter les poids lourds sur la très fréquentée B500. Du coup nous rencontrerons de nombreux confrères tout au long de la journée.
La journée commence fort : nous démarrons dans le mauvais sens! La sortie d' Hinterzarten se fait par une piste cyclable que nous quittons pour aller chercher Wirsteinsattem et Hohwarthöhe. Nous évoluons sur des territoires d'élevage en pleine fenaison.
Nous retournons sur nos pas pendant trois ou quatre kilomètres avant d'attaquer le bucolique Fürsatshöhe dont la descente est sympa. Tout au long du parcours nous verrons d'immenses fermes, certaines ayant même leur chapelle.
A la fin de la descente nous mettons cap au nord pour l'ascension du Hohlengraben près duquel nous retrouvons la très passante B500 pour une bonne dizaine de kilomètres.
Nous devons être près prudents pour faire les allers retours aux Ruheckle, Fernhöhe, Rothansenhöhe et Heubacher Höhe.
Le Schweizersgrund présente la particularité d'être sous un pont de la B500. Nous devons passer par une ferme pour l'atteindre. Suite à une suggestion de Philippe nous y quittons le parcours officiel pour rajouter une boucle de trois cols.
Le Rabenhöhe permet d'avaler la majorité de la dénivelée supplémentaire. Robert le Colombien y a la socquette légère... Nous y déjeunons, rejoints peu après par le tandem parisien de Sylvie et Didier en pleine préparation pour PBP.
S'y ajoutent sans gros effort le Alte Eck et Eckle. C'est au Neueck, grimpé depuis Gütenbach, que nous retrouvons le parcours normal.
Une petite route nous permet de recroiser la fameuse B500 au hameau de Kaltenherberg, non loin du Widiwander Eck.
Nous avons ensuite une longue liaison roulante sans col avant d'attaquer la dernière partie du tracé. L'ascension du Salenhöhe est raide. Par contre, Hochebene, Wintereck, Eck et Auf dem Höchst ne sont qu'une formalité.
Le dernier col, Kirchsteig, nécessite un effort à la sortie de Friedenweiler. Sa particularité est d'être sur un pont qui enjambe une autre grande route, la B31. Pour éviter celle-ci, la descente nous est proposée par une piste caillouteuse à 30% !
Le retour s'avère long sous un ciel menaçant. Titisee est noir de monde en ce dimanche après-midi. Une dernière bosse nous permet de dominer Hinterzarten. La pluie se met à tomber dru lorsque nous arrivons aux voitures. Ouf, on l'a échappé belle !
C'est encore un circuit physique avec plus de 100 km au compteur avec plus de 2000 m de D+. Chapeau à Jean-Yves qui a fait le parcours avec son VTT ! Le fait marquant du jour est la propreté exemplaire des bas-côtés des routes.
Après deux jours costauds nous décidons de calmer le jeu d'autant que la météo est incertaine. La troupe accueille aujourd'hui Patrick, un p'tit nouveau !
Partis d'Utzenfeld nous longeons la vallée jusqu'à Schönau où les choses sérieuses commencent avec l'ascension pentue du Untere Stuhlsebene.
Comme le dit Alain le Drômois, « c'est jour de soldes avec deux cols pour le prix d'un », Sägeneck étant tout près et qui plus est à niveau.
Nous continuons à monter jusqu'à Obere Stuhlsebene où les prairies laissent place à la forêt.
Après le col suivant, Böllener Eck, nous arrivons à un hôtel d'où partent des œufs pour monter au Belchen. C'est vraiment surprenant de trouver un tel équipement à si basse altitude (environ 1100 m).
Nous traversons ensuite la route principale pour aller faire en aller retour Eckle.
Nous poursuivons par Krinne où nous retrouvons la grand route pour un bon moment. Au Lücke, le col d'après, nous rencontrons de nouveau le tandem parisien qui parcourt le circuit routier des environs.
Nous nous laissons ensuite glisser jusqu'au Wiedener Eck où nous mettons cap à l'est. Nous continuons à descendre et surplombons le village de Wieden et sa vallée.
Nous quittons malheureusement l'asphalte descendant pour une longue montée peu pentue nous conduisant au Winkerleck.
Il est midi. Le ciel étant devenu menaçant nous prenons la décision de continuer et de manger aux voitures où nous serons à l'abri en cas d'ondée. Autre avantage inattendu de notre choix : nous passons au chantier de débardage au Laïlehöle lors de la pause méridienne. L'endroit très boueux laisse les vélos maculés !
Après le dernier col, Hasbacher Höle, la longue descente finale,parfois pentue, va mettre les freins à contribution en conclusion de la sortie.
L'après-midi est partagée entre détente, visite de Todtmoos et lessive.
Le départ est paisible mais la route se redresse rapidement pour passer le premier col, Eckle. Plutôt que de redescendre directement à Wies une boucle muletière permet d'aller chercher Ebene.
De Wies nous attaquons Grube, le plus haut col du jour. La route monte gentiment jusqu'à Wanbach puis se raidit avant de se transformer en chemin. Nous retrouvons au col les Belges Willy et Kris.
Nous roulons jusqu'à Walsburg dans une belle forêt en passant par le Stühle. A partir de là le tracé a été aménagé par Enrico.
Le temps se gâte pendant que nous longeons la vallée. Nous entendons quelques coups de tonnerre lorsque nous montons au Saneck.
Nous retrouvons la forêt en roulant vers Lange Ebene et Mohrensattel. Les paysages sont aujourd'hui peu variés : de l'élevage dans les vallées puis de la forêt en altitude.
Le groupe se disloque au Mohrensattel pour gagner Kandern mais comme tous les chemins mènent à Rome nous nous regroupons à la sortie du bourg où nous faisons la pause méridienne.
Nous poursuivons tranquillement notre route vers le Scheideck. En bas de la descente, à Schlachtenhaus, l'existence de plusieurs traces fait de nouveau éclater la troupe en direction du Lucke. Hofen est un joli village avec une église excentrée.
L'équipe se retrouve finalement au complet au Eimerloch.
Il ne reste plus qu'une difficulté pour revenir à Tegernau : l'ascension du col routier Sallneck.
Cerise sur le gâteau : un petit détour dans la descente nous permet de passer par le Neuwaldeck.
Mes comparses ont encore faim et poussent jusqu'au Gresgener Ebene à l'est de Tegernau. Pour ma part j'en reste là ; le séjour est encore long...
Nous partons de Todnau sous un ciel couvert. Nous sommes sur la route du Feldbergpass, col routier avec 500 m de dénivellation sur 8 km, la rampe la plus sérieuse étant après le village de Fahl. L'arrivée au col se fait sous le brouillard .
Nous bifurquons vers le Grüblesattel en passant par la station de Feldberger Hol sans rien voir du paysage. Le col suivant, Baldenweger Sattel, est le point culminant du séjour. Nous sommes dans la réserve naturelle du Feldberg et marchons à côté de nos montures, le vélo y étant interdit.
Redescendus d'environ 200 m nous effectuons une boucle passant par quatre cols : Spähnplatz, Lochrütte, Fûrsatzplatz et Rufenholzplatz. Comme souvent en Forêt Noire les cols sont bien pourvus en bancs et refuges. Nous croisons plusieurs confrères qui font cette boucle en sens inverse.
La descente routière qui suit est enivrante, au point que Fred et Bruno, emportés par leur élan manquent la bifurcation vers une piste ; nous attaquons le pique-nique en attendant leur retour. Nous sommes rattrapés par nos amis drômois au moment de repartir et cheminons ensemble pendant quelques hectomètres.
Le prochain col, Notschreipass, est loin et n'est en vue qu'après une succession de montées et descentes. Juste avant d'y arriver nous longeons un stade de biathlon avec stand de tir, pistes pour les boucles de pénalités et réserve de neige protégée par de la sciure.
Avant de rentrer sur Todnau je propose d'aller faire un col supplémentaire tout près, voire deux ou trois ! Hélas arrivés au premier col, Winkeleck, Jean-Yves le reconnaît : nous l'avons fait lors de la boucle d'Utzenfeld. Curieusement, aucun membre de la troupe ne montre le moindre signe de mauvaise humeur... Contant cette mésaventure à des confrères, je me suis rendu compte que ce genre de méprise n'est pas rare.
Comme il n'est pas tard, nous décidons d 'aller au Berger Höhe, l'option du jour. Le mieux est d'y aller par Todnauberg, station de ski de fond. Openrunner nous a proposé une voie plus courte mais qui nécessite un poussage appuyé.
Nous terminons la journée par une belle descente en traversant tranquillement Todnau.
C'est déjà le dernier jour du séjour. Nous nous engageons sur le circuit tracé au nord de Todtmoos en rajoutant le Wiessenbachsattel en début de parcours. Ce col franchi, nous continuons à monter vers Höhe où nous retrouvons nos compères drômois dont le groupe s'est élargi.
Un beau single nous conduit ensuite au Präger Eck.
Nous retrouvons les magnifiques pistes allemandes pour remonter au Blosslinsattel puis redescendre au Pass Höhe Wacht. Ce dernier est routier mais nous ne faisons que traverser la route pour reprendre en face une piste pentue dans un premier temps puis qui s'adoucit par la suite. Nous admirons au nord le massif du Feldberg, point culminant de la Forêt Noire, parcouru hier dans le brouillard. Nous atteignons Humelenloch où il y a pléthore de Cent Cols. Normal, on est sur le circuit du jour !
Hofeck est passé sans difficulté. Sa descente, pentue et caillouteuse, est limite pour le gravel. La montée qui suit, aussi escarpée, sera pédestre pour moi, mes développements étant un peu grands... Les derniers hectomètres vers Wolsfsgrüble se font dans l'herbe où le pédalage est pénible et se termine en poussage.
Nous touchons le point le plus au nord du parcours. Nous contournons le Herzogenhorn, troisième sommet de la région. C'est le moment de pique-niquer avec les nordistes Laurent et Kris, et le sud alpin Robert.
Nous passons sans difficulté le Krunkelbachsattel dès la reprise. Singles sympas et pistes se succèdent pour accéder au Riggenbacher Eck puis au Kaiserseck.
La descente sur le bourg de Riggenbach se fait par un sentier abrupt en bordure de prairie.
Il ne nous reste plus qu'à remonter au col routier Passhöhe Rotes Kreuz pour basculer vers Todtmoos sans oublier de faire un détour dans une belle futaie pour visiter le Schmaleck.
La journée se termine par le pot de départ et sa traditionnelle remise de diplômes ; un bon cru pour la troupe à Polo avec le cap des 500 cols franchis par Bruno, des 3000 par Jean-Yves et des 4000 par votre serviteur.
Sur le chemin du retour nous faisons une petite incursion en Suisse au sud de Magden, grande banlieue de Bâle.
Le départ est tranquille jusqu'à Wintersingen puis la route se cabre fortement à la sortie du village rappelant les raidards de la Forêt Noire voisine. Une accalmie bienvenue nous permet de rejoindre le Nusshof Höchi.
Le relief est moins marqué qu'en Forêt Noire. Nous sommes dans une région d'élevage et signe de beau temps la fenaison bat son plein. Vignes, forêts et parcelles de céréales complètent la palette des couleurs.
Nous redescendons à Nusshof pour attaquer le Grimstelucke par des chemins ombragés.
Nous empruntons ensuite un sentier interdit aux vélos, mais trop raide et caillouteux pour être cyclable, avant de retrouver des chemins plus accueillants pour arriver au Wintersingerhöchi. Nous y faisons la pause banane en dissertant sur la durée de décomposition de sa peau.
Un autre raidard nous hisse au tout proche Sattel !
L'accès au Rickenbacherhöchi est essentiellement descendant et c'est peu après que nous déjeunons dans un endroit aménagé où il est même possible d'organiser un barbecue.
Nous sommes tout près du Buuseregg.
Nous ne faisons pas d'arrêt à Buus et nous quittons la vallée pour aller au Egg par une montée régulière, d'abord routière puis muletière. La descente sur Maisprach est rapide.
Il ne nous reste plus qu'à franchir le Wintersingeregg sous le soleil désormais généreux pour retrouver la route du matin et rentrer à Magden.