VDM ça peut vouloir dire Vélo De Montagne ou ...
Mi mars 2018, je décide de faire une seconde virée dans le Gers après avoir visité le Bas Armagnac. J'ai prévu de partir de Lectoure et de visiter les sites de Gimont et Simorre, soit environ 150 km AR.
Arrivé à Lectoure, c'est avec effroi que je constate que j'ai oublié ma sacoche à la maison !... J'ai donc roulé sans papiers mais plus grave, je me retrouve sans argent, ni chéquier, ni CB ! Pas un centime non plus dans la voiture ! Je fais l'inventaire des « en-cas » : un paquet de trois biscuits Bjorg et une barre de céréales. C'est vraiment trop court pour envisager de faire 150 km sans faire la manche.
En consultant la carte j'ébauche un plan B : aller jusqu'à Gimont en voiture puis faire une boucle de 60 – 70 km entre Gimont et Simorre pour ne pas rentrer bredouille.
A Gimont, c'est jour de marché. Je pointe le BPF un peu à l'écart, à l'office du tourisme. La traversée de la bourgade animée se fait au pas. Je prends la direction de Simorre, plein sud , par la vallée de la Gimone.
Dans le Gers, la plupart des rivières descendent du plateau de Lannemezan et filent plein nord se jeter dans la Garonne. Les itinéraires nord sud sont donc généralement plus faciles que dans le sens est-ouest.
Après Saramon, Simorre apparaît à l'horizon avec son église fortifiée. En fait, il s'agit d'une transformation de l'ancienne abbatiale due à Viollet-le-Duc au milieu du XIXème siècle. J'y suis vers 13h. Comme je ne souhaite pas pointer ce BPF dans un bar sans consommer, j'avise un salon de coiffure ouvert. Au vu de ma carte de route la coiffeuse me dit faire partie de la FFCT !
J'ai prévu le retour par la vallée de l'Arratz mais entre les deux vallées le parcours est-ouest emprunte deux bosses en six kilomètres. Elles dégagent de belles vues sur les Pyrénées encore enneigées. C'est la confirmation de la différence de difficulté selon les azimuts.
Le joli village de Castelnau Barbarens ajoute du charme au retour facilité par un vent désormais favorable.
Par contre, après Aubiet le retour est très désagréable : au vent désormais défavorable s'ajoutent des travaux sur la RN124 qui m'empêchent d'emprunter la petite route parallèle vue sur la carte.
Le retour en voiture se fait tranquillement puisque je suis en avance du fait de ma virée raccourcie. Heureusement que je n'ai pas besoin de faire le plein !
Alors que je suis dans mes pensées je me fais surprendre par un stop. Quelques hectomètres plus loin j'aperçois un gyrophare bleu dans le rétroviseur. "Tiens, ils sont préssés" me dis-je. Un bras m'intimant de m'arrêter me ramène à la réalité. Zut alors, ce n'est vraiment pas mon jour ! Je ne m'étais pas fait arrêter depuis des années !
"- Vos papiers s'il vous plait.
– Je les ai pas, je les ai oubliés.
– Une carte d'identité ?
– Je vous dit que j'ai tout oublié.
– Nom, prénom, adresse ?"
Ne voyant rien venir je demande :
"– Vous m'avez arrêté pour un contrôle d'identité ?
– Oui ... Le stop, bon d'accord, y avait personne, on peut le couler mais là
vous êtes passé.
– Oui, j'ai été surpris. Ça coûte combien ?
– 4 points et 90€ d'amende.
– Et les points on les récupère comment ?
– (Après un moment de flottement) Un tous les six mois ou tous les ans.
– Oulala !"
Après vérification de mon identité via un smartphone.
"– Vous pouvez y aller.
– Je ne vais pas vous dire merci mais je vous souhaite bonne
continuation."
Alors que je regagne ma voiture :
"– Attendez. Vous êtes sympathique, ce qui est très rare. Je suis obligée de
vous verbaliser mais je ne vous compte que le défaut de présentation des
papiers : 22€ et pas de points enlevés.
– Merci beaucoup !"
Pour le coup, je suis presque content de ne m'être ramassé qu'une simple prune au pays des pruneaux au terme d'une journée Vie De Merde !