Jura
"En mai fait ce qu'il te plait". Cette année il me plait d'aller voir le Jura.
Izernore :
Après une matinée de voiture je pars de Ceyzériat, quelques kilomètres à l'est de Bourg en Bresse, pour une boucle qui doit me permettre de pointer le BPF d'Izernore tout en visitant les cols du secteur.
Je rentre directement dans le vif du sujet avec l'ascension du Mont Joly, 250 m de dénivelée à avaler en 3 km pour atteindre le col de la Pérouse et le Trou du Sac (!) de part et d'autre du sommet.
Je poursuis vers le col de France puis le col de la Rousse avant de rejoindre Simandre sur Suran. Déjà quatre cols au compteur !
Je me dirige désormais vers la vallée de l'Ain mais il me faut pour cela monter une longue côte pour arriver à Corveissiat. J'entrevois au pied de celle-ci l'abbaye de Sélignac.
Des estivants profitent d'une des premières belles journées de ce mois de mai tout le long de la rivière. Je traverse l'Ain à Thoirette, direction Izernore via le col de Matafelon.
Izernore qui se tapit au fond d'une vallée typique du massif jurassien possède à la fois les vestiges d'un temple antique et plusieurs usines de plasturgie, amalgame de l'ancien et du moderne.
Après un pointage au musée archéologique je reprends mon chemin vers le goulet de Bois puis le col de Berthiand, point culminant du jour. Une longue descente pentue me ramène sur l'Ain que je retraverse à Serrières sur Ain pour remonter illico au col de la Roche.
Il ne me reste qu'à faire un dernier petit effort pour aller chercher par Rignat l'ultime col de la journée, le col de la Chaise.
Un bon après-midi avec neuf cols franchis en sus d'un BPF.
St Gingolph :
St Gingolph se situe sur le bord du lac Léman à son extrémité orientale. Une drôle d'idée du Codep 74 d'avoir ainsi placé un BPF aussi exentré. N'ayant pas envie de longer le lac Léman sur des routes passagères je préfère faire une sortie quasi-exclusivement suisse.
Je profite de la liaison dans la vallée du Rhône entre St Gingolph et Aigle pour m'acclimater à la Suisse.
A la sortie d'Aigle je passe devant le château restauré il y a une cinquantaine d'années qui abrite désormais le musée du vin.
C'est là que les choses sérieuses commencent avec la courte mais très raide (entre 15 et 23%) ascension du col de Verchiez. Une voie de chemin de fer traverse le sommet ; ce moyen de locomotion est beaucoup plus répandu qu'en France, y compris dans les zones montagneuses.
Je me retrouve à Ollon après une courte descente pour attaquer sans transition la Forclaz. C'est encore ardu avec plusieurs passages à 10%. L'arrivée au col est bienvenue. Je m'y restaure.
Je continue de monter jusqu'au village de Planex puis la pente se radoucit pour atteindre le col de Praz Basset occupé par une grosse ferme.
La station cossue de Villars sur Ollon est à portée de main. Les voitures de sport y sont nombreuses. J'y bifurque pour aller chercher le court mais redoutable col des Escovets avec un passage à 25%.
De retour à Villars je longe une route à flanc qui me mène au col de la Barboleuse lui aussi desservi par un omnibus.
Les difficultés derrière moi, je me laisse glisser jusqu'à Bex où je retrouve la vallée du Rhône. A partir d'Aigle je suis une voie verte en excellent état qui longe de fleuve pour rentrer à St Gingolph.
Monts du Jura :
Départ de St Claude pour une boucle sportive à travers les Monts du Jura : 130 km pour 2300 m de D+.
La journée débute par une longue ascension vers Les Bouchoux, premier BPF du jour, sur la route du col de la Croix de la Serra. Les kilomètres panneautés pour les cyclistes défilent avec une pente immuablement annoncée à 6%.
Les Bouchoux est un petit village paisible.
J'y avais prévu un raccourci évitant le col de la Croix de la Serra déjà franchi lors d'une cyclomontagnarde mais la route est barrée. Je me renseigne auprès d'un autochtone qui me dit « vous êtes de Périgueux ? J'ai marié (sic) une fille de St Astier », un bourg situé à vingt kilomètre à l'ouest de Périgueux. La route étant barrée depuis longtemps suite à un éboulement et non entretenue depuis je décide de passer par le col de la Croix de la Serra.
Dans l'ascension du col suivant, le col de sur la Sémine je suis rattrapé par un bolide dopé technologiquement. - Tu vas à la Pesse ? Je te tire si tu veux - Non merci, Il insiste : - Viens ! Prends la roue ! Comme il m'agace je lui lance le célèbre « casses-toi » sans rajouter pauvre c.. tout en y pensant un brin...
Le col passé je traverse La Pesse et tombe le GPS en franchissant un ralentisseur. Celui-ci ne répond plus, il est KO. C'est plutôt la poisse...
La navigation étant facile je continue jusqu'à Mijoux, au pied du col de la Faucille, où j'arrive après la fermeture des commerces. J'y fais malgré tout un arrêt ravito avec mes en-cas et m'occupe du GPS. J'enlève la batterie pour faire un "reset" sauvage et le relance. Il redémarre mais, encore groggy, a du mal à se repositionner avant un retour à la normale. Youpi !
Le col de la Faucille, deuxième BPF du jour, n'est qu'un long plat par ce versant ouest. J'y achète un casse croûte plus conséquent.
Je poursuis par le col de Combe Blanche desservi par une route forestière privée. J'y arrive nez à nez avec un cyclosportif qui vient de le gravir côté Divonne les Bains, le versant le plus dur. Nous échangeons quelques mots.
De retour sur la route principale je continue vers le poste frontière de La Cure. Je suis au coeur des Monts du Jura où les cyclistes sont légion. Les paysages y sont doux et bucoliques.
Je franchis la frontière à la Cure pour aller chercher en aller retour le col de la Grivine où je retrouve mon cyclosportif. C'est la journée des rencontres !
Je suis désormais sur le retour mais je me déroute histoire de gravir le Goulet dernier col du jour niché au cœur de la forêt du Massacre ainsi appelée en référence au massacre de mercenaires italiens au service de François 1er par des Savoyards.
Il ne me reste plus qu'à descendre tous schuss sur St Claude avec
toutefois un arrêt pour admirer le « saut du chien » un à pic de 70 m au
dessus du Flumen.
Lac de Vouglans :
Le circuit du jour démarre de Moirans de Montagne pour faire un large tour du lac de Vouglans, troisième retenue d'eau française après Serre Ponçon et Ste Croix.
Je démarre par le col du Cerisier qui est facile par ce versant. La descente sur Vouglans est fraîche en ce début de matinée. J'y traverse l'Ain sous le barrage éponyme relativement récent puisque mis en service en 1968.
Je dois bien entendu remonter au dessus du lac pour poursuivre mon chemin où il n'y a malheureusement que peu de perspectives sur le lac.
Orgelet, premier BPF du jour, est en vue après quelques vallonnements. C'est une charmante bourgade vivante abritant une église fortifiée.
Les paysages sont très verdoyants jusqu'à Pont de Poitte et Clervaux des Lacs.
J'attaque là l'ascension du col de Crillat par le village éponyme. La route est barrée mais comme neuf fois sur dix ça passe car il ne s'agit que d'un affaissement d'une partie de la chaussée.
Une petite descente et hop, c'est reparti pour grimper le col de la Joux, le point haut du jour. La montée se fait au frais à travers une forêt une fois passé le village de St Maurice Crillat.
Passé le col les paysages ressemblent aux Monts du Jura visités la veille avec des prés dans les vallées et les hauteurs boisées.
Je fais un détour pour aller pointer le BPF de Château des Prés. Je me demande bien pourquoi le Codep 39 a fait ce choix car il n'y a aucun commerce pour pointer et rien de spécial à voir. Un site à classer parmi les flops.
Je poursuis par Chaux des Prés et Les Piards pour franchir le col de Nanchez. La descente vers Les Crozets me vaut une rencontre insolite : un écureuil déboule de la droite. Le choc me semble inévitable mais je ne ressens rien. Je me retourne : il est droit comme un I, pétrifié. Quelques secondes plus tard il a disparu. Une belle frayeur pour nous deux !
Le modeste col des Crozatiers par ce versant me permet de boucler ce parcours.
Cols bourguignons :
Sur la route du retour je pars de Trambly pour gravir quelques cols routiers des départements de la Saône et Loire et du Rhône. Vu la météo très incertaine j'opte pour un parcours réduit.
Le pas de la Sue est tout proche et pas très haut mais il faut tout de même bien suer pour l'atteindre. De là direction Dompierre les Ormes puis le col des Vaux point le plus au nord du circuit.
Je mets désormais le cap au sud pour atteindre le difficile col de Dun via Montmelard, Châtenay et St Racho. Le ciel couvert a désormais cédé la place à une pluie fine.
Je poursuis par le col de la Cépée avant de terminer ce circuit par le col de la Croix d'Auterre sous une pluie qui s'intensifie.
La sortie terminée, je décide de manger à l'abri pour ne pas continuer à me mouiller. Ayant repéré un bar restaurant d'un autre temps près de Trambly je m'y arrête. L'ambiance y est très conviviale, type années 60. Je suis le seul client du restaurant mais les piliers de bar devront patienter que la corvée de patates pour mes frites soit terminée pour avoir leur prochaine tournée !