Le 15 décembre 2020 marque la fin du second confinement. Trois jours sans pluie étant annoncés, j'en profite pour organiser une escapade dans les Pyrénées ariégeoises en quête de BPF et de cols.
Après un voyage sans encombre me voici à Venerque , point de départ de mon premier circuit "Haut Garonnais" à quelques encablures de l'Ariège. 70 km vallonnés sont au programme. Ce qui ne l'était pas, c'est un fort vent de sud-est.
Le départ vers Auterive se fait vent de face à moins de 20 km/h sur les portions planes. Cette bourgade dont je ne connaissais que la rue principale me révèle son cachet avec ses immeubles en briques typiques de la région.
Pour me rendre à Cintegabelle, BPF du jour, mon chemin est escarpé car j'ai délaissé la route principale trop passagère. A 13h30 le pointage s'avère délicat . Tous les commerces sont fermés. Tous ? Non, un salon de coiffure fera l'affaire.
Plutôt qu'un retour direct j'ai rajouté la visite du pas del Loup, au sud est de Toulouse. L'itinéraire pour s'y rendre est accidenté mais j'ai désormais le vent favorable. C'est magique : les quelques portions roulantes se font sans effort entre 35 et 40 km/h avec en prime de superbes vues sur les Pyrénées ariégeoises aux sommets enneigés où je distingue le Mont Vallier.
Le pas del Loup est un col peu marqué, mais pas plus pas moins que bien d'autres "pas". Il est par contre bien gras suite aux fortes pluies des dernières semaines. Dans ces conditions le vélo de route n'est pas idéal …
Le retour reste tourmenté avec des jambes qui commencent à être lourdes.
L'hébergement à l'hotel est monastique car en ces temps de Covid diner et petit déjeuner se prennent en chambre.
Le lendemain, je pars de Mirepoix (BPF) avec 7 cols dont 6 nouveaux au planning. La ville a été reconstruite à son emplacement actuel au XIIIème siècle selon les plans typiques de l'époque : ceux des bastides.
La fraîcheur a remplacé le vent. Les premiers tours de roue sont tranquilles jusqu'à Bellegarde du Razès où j'attaque le modeste col de Marmajes.
La descente me mène tout près de Limoux avant d'attaquer le col du Villa par Castelreng. Seul au monde dans cette montée de col je profite de cette belle journée d'automne.
J'aborde ensuite le col de Dieude par Bourigeole. La route s'élève en douceur jusqu'au lieu dit Tournebouich où elle se cabre. Les pourcentages dépassent les 10% avec un revêtement en très mauvais état. J'atteins vite l'altitude du col convoité mais c'est sans compter la descente me ramenant vers la vallée du Cougain. C'est donc deux ascensions pour le prix d'une !
De St Benoît au col éponyme je suis en terrain connu pour y être passé lors d'une cyclomontagnarde organisée par le club de Limoux mais je pousse cette fois-ci jusqu'au bucolique col del Tuquet par une route de crêtes.
De retour à St Benoît, c'est la pause pique-nique. Comme l'air s'est rafraîchi je ne traîne pas.
Mon circuit me conduit désormais au col de la Flotte, lieu marqué par la mort de cinq maquisards fin juillet 1944.
Je perce dans la vallée qui suit ; je n'en suis pas particulièrement étonné compte tenu de l'état des routes empruntées depuis hier. Je trouve le coupable : un minuscule morceau de silex. Alors que je regonfle mon pneu une voiture s'arrête. Une charmante dame me propose de m'embarquer. Elle insiste (!) mais comme il me reste encore un col à gravir je refuse poliment ...
Le versant sud du col de Belbèze n'est qu'une formalité et le retour sur Mirepoix est rapide. Comme il n'est pas trop tard, je flane en visitant cette superbe bastide.
Verdict du compteur : 120 km avec 1800 m de D+ ; pas mal pour un mois de décembre.
Pour cette dernière journée la météo a annoncé une matinée fraîche suivie d'un réchauffement en cours de journée.
Mon circuit est relativement simple : départ de St Jean de Verges, « banlieue » de Foix, en direction du BPF du Mas d'Azil puis retour sur Foix sans oublier toutes les passes situées de part et d'autres de mon chemin.
La gelée blanche est au rendez-vous au modeste col du Fach, le premier du jour visité en aller retour. Revenu sur la route principale, je vire un coup à gauche pour cueillir le pas du Portel et un coup à droite pour le rude cap de Coste.
Une dizaine de kilomètres plus loin le pas de Loup m'a été signalé comme accessible par Fred. Ce sera en fait du poussage intégral sur un sol humide voire gras par endroits. Mes chaussures et mon vélo en sortent bien crottés mais que ne ferait-on pas pour ajouter un col à sa liste !
Peu avant d'arriver au Mas D'Azil je sens que la roue arrière se dégonfle. Deux fois en deux jours en vélo de route, ça faisait longtemps que ça ne m'étais pas arrivé ! C'est une crevaison lente qui me permet de rallier le bourg où je pointe puis répare tranquillement.
A la sortie du village ma route traverse la célèbre grotte : un tunnel de plus de 400 m de long et 50 m de large. Une vraie merveille ! Difficile d'imaginer que l'eau ait pu faire un tel travail …
Je remonte ensuite la vallée de l'Arize jusqu'à La Grausse où je mets le cap à l'est vers le col de la Rouge. Je retrouve l'Arize au bas de la descente à St Barthélémy. Les passages à l'ombre sont encore bien frais bien qu'il soit déjà midi. Je déjeune à Durban sur Arize avant de rentrer sur Foix par La Bastide de Sérou puis le col del Bouich qui n'est qu'un long faux plat.
Il ne me reste plus qu'à avaler le dessert : le col de la Perche, 300 m de dénivelée en trois kilomètres. Le GPS est bien utile pour trouver la bonne route pour sortir de Foix. Le pied monte vraiment très fort et l'on a vite un beau point de vue sur la ville avant de s'engouffrer dans les bois. Le col n'est pas très marqué mais il est cartographié. Il ne reste plus qu 'à regagner l'hôtel et rentrer à Périgueux avant le couvre feu.