Morvan
Les jours rallongent et les températures s'adoucissent en cette fin mars 2022. J'en profite pour continuer ma quête de BPF. Je choisis le Morvan et ses alentours, histoire de compléter les coups de tampons par quelques cols.
Chateau Chinon
Après une matinée d'approche je démarre en début d'après-midi de Chateau Chinon.
Après une courte descente j'attaque le col des Pasquelins, vent de face. Les pourcentages de ce col peu marqué ne sont pas très affirmés. Dans la descente le vélo flotte à cause du vent.
Aux Guillaumes je tourne à droite direction St Léger sous Beuvray. Surprise, un panneau indique « col de la Croisille 4,5 km », un beau col topo non reconnu par les Cent Cols.
Je crève dans la descente de la roue avant, une habitude ces derniers temps. C'est décidé, de retour à la voiture je change de pneu.
St Léger est un bourg paisible au pied du col du Rebout dont l'ascension est facile. Je bifurque ensuite sur la D27 où je passe devant plusieurs panneaux de cols, eux aussi non reconnus par la confrérie. C'est le paradoxe de cette journée : les cols validés par les Cent Cols ne sont pas panneautés alors ceux qui ne le sont pas ont tous de beaux panneaux « DDE » !
Les derniers hectomètres du jour offrent de belles perspectives sur Chateau Chinon blottie contre une colline.
Ce soir je fais du tourisme politique : je loge « Au Vieux Morvan », le repaire de François Mitterand. Il y avait là une chambre à l'année durant ses 22 ans de mandat de maire de la commune et avait l'habitude de s'y retirer dans l'attente des résultats des élections. Pour moi ce ne sera pas la chambre 15 avec vue sur les monts alentours mais la chambre 27 avec vue sur la place.
Parc naturel du Morvan
Une belle journée est annoncée mais la température est fraîche au départ des Settons. Je ne pointerai ce BPF qu'au retour, histoire de siroter un bon rafraîchissement.
En attendant je prends la direction de Lormes via Montsauches et Brassy ce qui me permet de passer par le col des Trois Bornes. J'y clôture le modeste brevet des cols routiers de la Nièvre (3 cols).
Après avoir pointé à Lormes je poursuis ma route vers Avallon où j'arrive par un sympathique vallon. La vieille ville me surplombe. La vue est belle mais elle est souvent gâchée par une multitude de câbles électriques.
A la sortie de la ville je passe devant l'usine Pneu Laurent, filiale du groupe Michelin, spécialisée dans le rechapage des pneus poids lourds.
Je poursuis en direction de Montréal, mon prochain contrôle. Je suis sur un plateau et je sens bien le vent que j'ai défavorable depuis Lormes. Les paysages sont désormais plus ouverts. J'arrive à Montréal à midi et j'en profite pour me sustenter au seul bar restaurant du village.
La reprise est euphorique car j'ai désormais le vent dans le dos ! Je traverse des bocages jusqu'à Cussy les Forges. Là je reprends de l'altitude pour regagner les monts du Morvan. L'ascension est plus ou moins ininterrompue jusqu'à Quarré les Tombes. La fin est vallonnée le plus souvent au milieu des sapins jusqu'aux Settons où je peux apprécier un bon Perrier menthe après 120 km et 1600 m de D+ .
Maconnais
Aujourd'hui je quitte le Morvan pour la Saône et Loire, plus précisément les Monts du Maconnais. Le parcours prévu est costaud pour un début de saison : 130 km pour 2400 m de D+.
Avec le changement d'heure il fait vraiment froid au départ : 3°. La basse cour commente : il fait un froid de canard dit l'un, j'en ai la chair de poule répond l'autre, ça caille ajoute une troisième !
Je pars de Joncy, direction le Mont St Vincent pour passer d'entrée la principale difficulté du jour : 400 m de D+ sur 9 km d'une grimpette irrégulière.
Une erreur de traçage me fait redescendre du mauvais côté. Résultat : une rallonge d'une grosse dizaine de kilomètres pour me retrouver au point de départ avant de filer vers St Gengoux le National, deuxième BPF du jour.
Je rentre désormais dans la partie « cols ». Plutôt que de me rendre directement à Brancion, troisième et dernier BPF prévu, je prends le chemin des écoliers pour franchir les cols du secteur. Le col des Chèvres n'a rien de bucolique par son versant ouest. Une longue ligne droite précède la montée finale vraiment raide (double chevron sur la Michelin). Je redescends jusqu'à Mancey où je vais chercher en aller retour le col de Navois. Je franchis dans la foulée les cols de Beaufer et de la Préole avant de m'arrêter me restaurer à la sortie de Chardonnay où une petite aire de pique nique me tend les bras.
Une succession de toboggans me mène ensuite au col de Brancion. Après un saut de puce je visite le joli village médiéval éponyme et en profite pour pointer.
Au lieu de descendre directement dans la vallée pour rejoindre Cluny je vire à gauche dans la descente en direction du col de la Pistole où j'arrive accompagné d'un cyclo du cru qui m'a rattrapé ; ce sont les premiers mots échangés avec un confrère depuis Chateau Chinon ! Nous nous y séparons car je poursuis vers le col de la Croix. La descente vers Blanot me permet de souffler un peu avant d'attaquer les cols de la Percée et des Quatre Vents peu éloignés l'un de l'autre. En descendant sur Cluny je m'accorde un dernier détour pour glaner le col de la Croix de Montmain, histoire de boucler tous les cols du secteur.
Bien que déjà vue Cluny mérite une visite. Je m'y attarde donc avant de rentrer sur Joncy terme d'une belle virée de plus de 140 km pour 2600 m de D+.
Rentré à la maison, je m'apercevrai en mettant à jour ccWay que j'ai oublié La Porte du côté de Brancion pour la simple raison que ce col n'était pas encore répertorié lorsque j'ai élaboré ce projet.
Bourbonnais
Ma dernière journée va se dérouler sur le chemin du retour en Bourbonnais.
Je démarre de Bourbon l'Archambault en direction de la forêt de Tronçais.
Le début du parcours est vallonné au milieu d'un bocage. St Plaisir et Couleuvre dont il faut avaler la côte sont les deux seuls bourgs traversés.
La forêt de Tronçais est enfin là. Je suis déçu car comme les feuilles n'ont pas encore poussé le tableau que j'ai devant moi n'est qu'un dégradé de bruns et de gris. J'imagine ces paysages verdoyants et rafraîchissants sous un soleil estival. Tout en restant sur la route je peux admirer des arbres remarquables dont les chênes Charles Louis Philippe et Guillaumin tous deux âgés de 350 ans, dédiés à deux écrivains du cru.
Le pointage à St Bonnet Tronçais est laborieux car tous les commerces et la mairie sont fermés en ce lundi matin. Je finis par atterrir à l'agence postale communale qui me délivre le précieux sésame !
Je continue ma sortie vers le sud. Des arbres abattus sont estampillés « NDP » pour « Notre Dame de Paris » ?
Je bifurquer vers Cérilly où je fais une pause casse croûte. Le retour vers Bourbon l'Archambault se révèle casse pattes avec très peu de récupération.
L'arrivée à Bourbon l'Archambault marque la fin de ce périple. Je prends le temps de la visiter : c'est une ville d'eau (soins pour les rhumatismes) et d'histoire, ancienne capitale de la province du Bourbonnais.
