Quelques belles journées automnales étant annoncées, j'en profite pour organiser une virée dans le Dauphiné dans le but avoué de terminer cette province. C'est un projet que j'avais dans les cartons depuis longtemps.
Le premier jour est consacré au voyage vers Gap. Une fois arrivé, je peux tout de même rouler un peu autour de la ville pour franchir trois cols.
Aujourd'hui c'est le vrai départ pour cette nouvelle collecte de BPF. Je pars de St Bonnet en Champsaur direction le col Bayard et ses belles rampes à 12%. A cette saison et à cette heure encore matinale le trafic n'est pas très important sur la N85 qui relie Grenoble à Gap. Arrivé au col je m'attarde quelques instant près du lac que je découvre. Bien qu'étant passé plusieurs fois en voiture, je ne l'avais pas encore vu car il se situe en contrebas de la route.
Je fais demi-tour avec le col du Noyer comme prochain objectif. C'est l'ascension du jour. Je quitte dès que possible la N85 et rejoins le pied du col, le village du Noyer, par de petites routes bucoliques. De Poligny on distingue bien le col et la route qui y mène.
La montée est courte mais rugueuse : 550 m de dénivelée en 6 km. Au vu des traces de gomme dans des épingles je suis sur le terrain d'entraînement de rallyemen en herbe. J'y croise d'ailleurs deux spécimens qui descendent en pétaradant. Ces furieux partis, la montagne redevient d'un calme assourdissant.
Je bascule ensuite vers St Etienne en Dévoluy où je pointe le BPF du jour à la mairie.
Je poursuis mon chemin vers le col de Rioupes d'où la vue est magnifique sur la crête des Grépoux.
Je pousse jusqu'au col du Frestres où je déjeune et fais demi-tour.
Après cette matinée musclée le début d'après-midi est tranquille. Je perds de l'altitude jusqu'à St Disdier. Je continue ensuite sur une route en balcon qui moutonne au dessus de la Soulane, cours d'eau qui alimente en partie le lac du Sautet. Ce dernier n'est malheureusement que peu visible, souvent caché par la végétation.
Je fais le plein d'eau à Monestier d'Ambel.
Passé Ambel je bifurque vers Beaufin pour aller chercher en aller-retour le col de la Geneste : une belle vacherie avec un final où il faut gravir 130 m en moins de 900 m !
Mon itinéraire suit ensuite le Drac, la principale source d'approvisionnement du lac du Sautet. Je finis enfin par retrouver la N85 qui me ramène à mon point de départ.
Le menu du jour est le plus copieux du séjour avec deux belles grimpées en cul de sac au programme.
Parti d'Aspres les Corps je rejoins la N85 pour quelques kilomètres. La première descente est frigorifiante : il ne fait que 7° ce matin.
Je la quitte en direction de St Firmin. A partir de là je remonte la vallée de Séveraisse, affluent du Drac, plus couramment appelée Valgaudémar. Les paysages me rappellent ceux de la montée vers La Bérarde.
La route est déserte ce qui me vaut la rencontre insolite du jour : un lièvre qui conte fleurette à sa dulcinée dans ce somptueux décor ! Désolé de vous avoir dérangés les amoureux...
Le long faux-plat se termine quelques hectomètres après La Chapelle en Valgaudémar. La route se rétrécit et se redresse sévèrement ; le pourcentage des six derniers kilomètres oscille entre 9 et 13% ! C'est du costaud mais la récompense est là : après un changement de direction vers le nord à un kilomètres du but le cirque du Gioberney se dévoile dans toute sa splendeur.
Je fais demi-tour après un bon moment de flânerie. Arrivé près de St Firmin je prends la direction d'Aspres en passant par le col des Frestreaux puis pique-nique à la voiture laissée au village.
Je consacre l'après-midi à la montée à Notre Dame de la Salette qui débute à Corps. Le panneau directionnel est clair : arrivée 14 km. Des pannonceaux indiquent en outre le pourcentage de chaque kilomètre. La route est belle. Cette ascension permet de récolter quatre cols dont deux muletiers à peu près à mi-parcours : le col de St Julien et le col des Vachers, tous deux accessibles par des chemins.
Pus haut on franchit sur la route le col des Prés Salés et le col de l'Homme alors que le sanctuaire Notre Dame de la Salette est désormais en vue.
La descente est un vrai régal. De retour à Corps il ne me reste plus qu'à regagner la voiture.
J'aurais bien aimé pointer ce BPF après l'ascension de la célèbre côte de Laffrey où Luis Ocaña démarra sa fabuleuse épopée du Tour 1971 dans l'étape Grenoble Orcières Merlette mais la circulation infernale du lieu m'en a dissuadé. J'ai tracé à la place un circuit entre La Mure et Laffret qui permet de récolter sept cols supplémentaires.
Je pars direction nord-est vers le col de Malissol. Après Nantes en Ratier le pourcentage de la pente est encore une fois à deux chiffres.
Je fais demi-tour au col et à Nantes en Ratier je file vers le nord jusqu'à St Honoré où j'attaque le col de la Croix du Collet atteint par un bon chemin. Par contre, la descente sur Villard St Christophe est si raide que j'en fais une partie à pied.
Ma trace passe ensuite par le Col qui n'est, sur ce versant, qu'un léger faux plat avant de redescendre sur Laffrey en passant devant le Grand Lac. Je pointe mon BPF à la mairie.
Le retour se refait à l'ouest de l'axe La Mure Laffrey. Il débute par la courte montée au pas des Blanches d'où je pousse jusqu'au col du Nizet ; le gravel y est bien utile. Je pensais avoir une vue sur le Grand Lac de Laffrey mais la végétation est trop dense.
Le prochain col, le col de Creys est routier mais je passe au plus court par un chemin. Une chasse est en cours mais tout est calme. Près du col je tombe nez à nez avec un chasseur posté. Je lui demande si je peux passer et il me répond cordialement qu'il n'y a pas de problème. La conversation s'engage. C'est un ancien cyclo passé à l'électrique suite à un infractus. Il a fait jadis la Jalabert et l'Ardéchoise. Nous restons un bon quart d'heure à discuter : c'est la rencontre du jour.
Du col de Creys je redescends sur La Motte Puteville. Il ne reste plus qu'à franchir le col de la Festinière pour être de retour à La Mure.
La météo s'étant franchement dégradée pour le lendemain je préfère reporter mon dernier parcours prévu dans le massif de la Chartreuse. C'est désormais le seul BPF qui me manque dans cette province du Dauphiné.