Début août 2019 j'ai décidé de terminer la province du Berry. Il me reste trois contrôles à valider dans le Cher, deux dans l'Indre. J'ai prévu de rouler pendant deux jours.
La première journée est consacrée à boucler le département du Cher où j'ai tracé un triangle entre Méhun sur Yèvre, Sancerre et Meillant.
Avant d'arriver au point de départ je suis déjà dans l'ambiance car je croise plusieurs concurrents de la « Transcontinental Race » : des fondus de longue distance qui font la course en autonomie (!) entre Burgas, sur la côte bulgare de la Mer Noire et Brest en s'offrant quelques fantaisies avec des points de contrôle au passo Gardena et à l'Alpe d'Huez ! Chapeau bas mesdames messieurs les finishers ! https://www.transcontinental.cc/
Après avoir pointé le premier BPF de la journée direction Sancerre en passant par le nord de Bourges. La température est agréable pendant les premiers kilomètres souvent ombragés, la route longeant des parcelles boisées. Autant en profiter car la journée s'annonce chaude.
Le relief se redresse un peu avant le bourg cossu de Ménetou Salon. Les premières vignes apparaissent après Morogue, signe que l'on s'approche de Sancerre, deuxième BPF du jour. La ville, construite sur une colline isolée, est visible de loin. Une terrasse permet d'admirer la vue sur la vallée de la Loire. Au loin les paysages me rappellent la diagonale Dunkerque Perpignan.
Après une halte collation je reprends la route vers le sud. Un bon vent contraire ralentit désormais ma progression. La plaine céréalière berrihonne est monotone. Ma progression est plus lente que prévue sous le soleil et contre ce vent constant.
Avord, célèbre par sa base aérienne est bientôt en vue. Après ce bourg, mon parcours traverse un terrain militaire. L'ambiance y est particulière : les terrains environnant sont parsemés de fosses ou de cibles pour les tirs d'entraînement.
Je fais un "arrêt boisson" au cimetière de Dun. Je suis surpris par un alignement de petites tombes toutes identiques. Renseignement pris, il s'agit du "carré des malades" où sont enterrées les dépouilles des malades psychiatrique de l'hôpital Georges Sand. Au départ, à la fin du XIXème siècle, il s'agissait de délocaliser les établissements parisiens surpeuplés.
La traversée du bois de Meillant, bien que rectiligne, amène fraîcheur et abri relatif d'éole. Meillant la désirée est enfin là ! Je suis toutefois déçu par ce BPF dont le château se cache au fond de son parc entouré de hauts murs.
Le point positif est que je change de cap : le vent est sur le côté avant de me pousser à partir de la Celle.
Je fais une nouvelle halte ravitaillement à Chateauneuf sur Cher que je trouve agréable.
Malgré le vent favorable les derniers raidillons font mal aux jambes. Il faut dire que j'approche les 200 km. Une journée bien remplie !
Changement de décor le lendemain matin. Il a plu en fin de nuit et l'air est humide. Aujourd'hui je pars de Valençay. A 7h30 cette cité est encore endormie. Je vais encore faire un triangle entre les BPF de Valençay (36), St Aignan sur Cher (41) et Palluaud sur Indre (36).
Les premiers kilomètres traversent la forêt de Gâtine permettant un échauffement tranquille.
L'arrivée à St Aignan par la vallée du Cher est sympa. J'étais déjà passé en ce lieu lors des trois Bordeaux - Paris que j'ai effectués : c'est en effet un des points de contrôle de cette rando.
Je profite du contrôle pour me ravitailler dans une boulangerie du centre . Je prends le temps de flâner à la découverte de le vieille ville.
Pour sortir de la vallée je prends de la hauteur au point de se croire dans les Alpes puisque j'aperçois des œufs ! C'est le nouvel équipement du zoo de Beauval pour transporter les visiteurs au cœur du parc.
Un bon vent s'est levé. Plus fort que la veille, il va me faire face jusqu'à Palluaud. Il est d'autant plus désagréable que les routes sont souvent rectilignes au milieu des champs de céréales.
C'est donc avec soulagement que j'arrive à Palluaud, un petit village sur les bords de l'Indre. J'y fais tamponner ma carte de route au multiple rural du bourg. L'ambiance est paisible en cette fin de matinée.
Le retour sur Valençay est euphorique car le vent souffle désormais dans mon dos. J'ai choisi des petites routes qui permettent de varier les plaisirs. Fini les longues et plates lignes droites : le cheminement est désormais sinueux et le profil plus varié pour boucler la bonne centaine de kilomètres du jour.