C'est sur une idée de David et son envie de découvrir la longue distance
qu'est née cette diagonale. Pour le parcours nous nous imposons de passer
par Chaumont où résident les parents de David et Périgueux pour pouvoir se
réapprovisionner en linge propre.
Notre périple commence le 21 juin à 11h30 en gare d’Angoulème où nous prenons le TGV direct pour Strasbourg. Richard SOHN, le chef de bord n’est pas un sportif convaincu : il n’apprécie pas la présence des vélos qu’il préfèrerait voir dans e compartiment spécial à 20€ par machine.
L’équipe est composée de trois Périgordins et d’un Meusien, par ordre « daltonien », du plus grand au plus petit, Henri, dit Riton, colosse lorrain, Tonio, infatigable baroudeur, Jean-Pierre, votre serviteur, amateur des grandes distances et Alain, le grimpeur maison. Manque David, l'initiateur du projet, qui a du renoncer la mort dans l’âme après s’être cassé trois os de la main lors d’un 200 d’entraînement. Côté intendance, nous avons pris l’option légèreté : un minimum de bagages logés dans une sacoche de selle achetée pour l’occasion. Nous avons réservés l’hôtel pour chaque étape avec un arrêt « snack » le midi pour ne pas perdre trop de temps.
Pour utiliser au mieux le délai de 99h, nos démarrons le 22juin à 9h du commissariat de Strasbourg. La traditionnelle photo est prise par une passante, qui heureux hasard a participé à la semaine fédérale de Périgueux deux ans plus tôt. Nous avons devant nous quatre grosses étapes à accomplir suivie d’une petite cinquième étape de 90 km.
La sortie de Strasbourg, repérée la veille, se fait sans encombre. Après une traversée rapide de la plaine d’Alsace nous approchons du col du Donon après cinq kilomètres d’ascension. A partir du sommet nous prenons le vent favorable qui ne nous quittera plus jusqu’à Périgueux. Quelques gouttes nous incitent à engager une descente prudente. La suite de l’étape jusqu’à Chaumont sera une alternance de passages vallonnés et roulants. Arrivés à l’étape à 20h50 après 260 km, nous devons passer à table sans nous doucher, ordre du cuistot qui souhaite débaucher au plus tôt !
Le départ matinal (6h) et frisquet (7°) de la seconde étape se fait à jeun ; il est bien entendu trop tôt pour avoir un petit déjeuner. La première boulangerie ouverte sera la bienvenue. Le terrain est favorable : les relais se succèdent jusqu’à Avallon où nous faisons la pause déjeuner. L’après–midi sera plus dure avec un relief plus prononcé puisque nous effleurons le Morvan. Riton décide de rouler devant ou derrière selon son humeur. La traversée de la Loire aplanit le relief. Nous arrivons à Cosne d’Allier à 20h20 après quelques soucis d’orientation. 310 km ont été parcourus. Nous ne sommes plus loin de la moitié du périple.
La troisième journée s’annonce la plus rude : la route promet d’être vallonnée jusqu’à Périgueux avec la traversée de la Creuse et du Limousin d’autant que l’accumulation des efforts commence à se faire sentir. La réalité est conforme à nos attentes. Les longues descentes, dévalées lestés de nos sacoches, sont autan d’instants de récupération bienvenue ! Alain, camarade de club, vient à notre rencontre à Lanouaille. Il nous assure de longs relais. Nous sommes désormais sur des routes connues parcourues à longueur d’année. Périgueux se rapproche petit à petit. Les derniers kilomètres nous paraissent longs au milieu de la circulation. Après 270 km parcourus, nous avons toutefois le sentiment d’avoir fait un grand pas vers le but final : les trois quarts du parcours et 80 ou 90% de la dénivellation sont derrière nous.
Jeudi matin, le départ est laborieux. Peut être l’envie inconsciente de traîner au pays ? Ou alors le vent qui est désormais légèrement défavorable ? Nous connaissons encore le début de l’étape jusqu’à Langon et ne sommes donc pas surpris par les moutonnements de l’entre Deux Mers, entre Dordogne et Garonne. A Langon, un automobiliste admiratif nous encourage et nous indique où manger.
Il nous faut tout l’après-midi pour traverser le plat pays landais. C’est la partie la plus désagréable de la diagonale Au bout de quatre grosses journées de vélo, on ne sait plus trop où poser les fesses. Pas la moindre petite bosse pour se délasser. Des pins, encore des pins, toujours des pins … Nous rencontrons beaucoup de camions transportant les arbres tombés en janvier lors de la tempête. Les longs relais se succèdent les uns après les autres … La vue des panneaux indiquant Dax nous revigore. C’est sûr, « la diag » est désormais dans la poche sauf accident de dernière minute.
La dernière demi étape entre Dax et Hendaye n’est qu’une formalité. Les 90 km sont effectués sans problème. La première partie entre Dax et Bayonne est agréable, surtout le long de l’Adour. La suite est exécrable entre Bayonne et St Jan de Luz : la N10 est une suite continuelle de véhicules circulant dans les deux sens. Après avoir posté la carte postale d’arrivée nous empruntons la route de la corniche pour rejoindre Hendaye. Nous y arrivons avec une ponctualité digne de la SNCF : 10h55 pour une arrivée prévue à 11h. La marge de sécurité sur les délais était faible (1h) mais raisonnable compte tenu du faible kilométrage à parcourir. Après le passage obligé au commissariat, nous nous retrouvons à l’hôtel Santiago, repaire des diagonalistes, pour y savourer un demi bien mérité. Nous y retrouvons David venu nous chercher.
L’après-midi st consacré à la visite de San Sébastian, haut lieu de « La Classica ». Tonio nous sert d’interprète.
Etude de parcours Gilbert JACCON : cliquer ici