1987 est une année Paris-Brest-Paris, l'OBJECTIF de la saison. Après avoir réussi les brevets qualificatifs (200, 300, 400 et 600) j'ai décidé de me tester sur la distance en effectuant une diagonale.
Le choix de Brest-Perpignan s'est rapidement imposé : pas trop longue, pas trop dure et Périgueux quasiment à mi-chemin entre Brest et Perpignan, autant d'atouts pour réussir cette première en solitaire.
Le découpage est simple à faire : Brest-Périgueux en deux étapes suivi de Périgueux-Perpignan en deux étapes plus courtes. Machecoul est choisi comme point de chute entre Brest et Périgueux alors qu'une nuit à Graulhet scindera en deux le tronçon Périgueux Perpignan.
En cette mi-juin le beau temps est de la partie avec en prime un vent favorable.
Dès la sortie de Brest un "sariste" me hèle et pointe mon carnet de route. Je fais connaissance avec la Bretagne : un vrai toboggan de Brest jusqu'à Ste Anne d'Auray via Le Faou, Pleyben, Gourin et Plouet à travers bocages et bois. La nationale 165 entre Vannes et Muzillac n'est qu'une liaison à fort trafic sans intérêt contrairement à la traversée du marais de la Brière . De nombreuses espèces d'oiseaux vont et viennenten cette fin d'après-midi. La Loire est traversée sur le pont de St Nazaire , le premier moment fort de cette diagonale. Du haut du pont la vue est magnifique. Brest est déjà loin; adieu Bretagne. Machecoul est atteint à 21h. Le repas de l'hôtel est rapidement avalé de goûter à un repos bien mérité.
La deuxième étape a deux visages différents : une première partie plate à travers bocages et marais entre Machecoul et St Jean d'Angély via La Roche / Yon, Marans et Surgère suivie d'une partie plus vallonnée jusqu'à Périgueux où je suis désormais en pays connu. L'arrivée à la maison vers 20h30 fait le plus grand bien ! Déjà plus de 600 km parcourus depuis Brest.
En ce début de troisième étape je connais bien le terrain jusqu'à Cahors. La suite sera la partie la plus éprouvante de cette diagonale jusqu'à Caussade : la RN 20, passagère se révèle rude avec de belles rampes à gravir. La fatigue est désormais là est le moral est en berne. Heureusement la partie entre Caussade et Graulhet est plus facile. La route suit longtemps la vallée de l'Aveyron puis de la Vère. Un vrai régal pour cyclo : une route plate qui ondule au creux d'une vallée verdoyante. L'étape étant plus courte, j'arrive plus tôt à l'hôtel dès 19h30. La réussite n'est plus très loin.
La dernière étape est la plus courte : 200 km au programme. Passé Revel ça sent le grand sud ! Après le pique-nique sur les bords du canal du midi j'attaque la traversée des Corbières par Thézan pour retrouver la Méditerranée à Sigean. La dernière ligne jusqu'à Perpignan se passe sans encombre malgré un trafic déjà dense sur la RN9.
Première diagonale réussie ! C'est de bonne augure pour Paris-Brest-Paris. Le plus dur va être de meubler l'intervalle de deux mois séparant ces deux objectifs ...
Etude de parcours Gilbert JACCON : cliquer ici