Le GPS est le meilleur ami du centcoliste. Dans sa quête de cols, il le guide, lui indique avec précision les points convoités, et le ramène au point de départ. Si vous faites du VTT en solitaire dans des endroits inconnus, c’est le fil d’Ariane rassurant : « je suis sur la trace », donc tout va bien !
Mon premier GPS vieillissant, je lui ai choisi un successeur. La première prise en main est déroutante. Je décide donc de l’essayer par une belle matinée de vacances lors d’une sortie à la petite demi-journée. Pour ne pas faire de jaloux, je le teste en doublon avec son prédécesseur : un de chaque coté du guidon. Comme je ne le connais pas je teste par curiosité le mode éco. Pas vraiment une réussite car l’écran s’éteint au bout de quelques secondes. Je le remets en fonction de temps en temps mais de moins en moins souvent. Je laisse tomber car j’ai le premier bien en main. Pour les réglages, je verrai « à la maison ».
Je profite pleinement de la sortie : la température est idéale et de belles vues me permettent de prendre des photos. Après un peu de poussage j’arrive au point haut de la journée. « Yapuka » redescendre d’abord par un chemin caillouteux qui « tape » un peu où je salue quelques randonneurs puis par la route.
Comme il n’y a personne au bungalow, je pars siroter un demi pêche, content de ma matinée. Cinq cols sans trop forcer. La vie est belle !
Quand madame rentre de la piscine je la suis mais au moment de ranger le vélo : sapristi !... damned !... Le nouveau GPS a disparu !!...
J’ai beau chercher aux alentours : rien !
Le cœur battant, je remonte ce que j’ai descendu : le col bien sûr, pas le demi pêche ! Je m’arrête aux endroits où j’ai pris des photos. Rien ! Quand je vois une masse sombre au loin sur le chemin, j’espère que c’est mon appareil mais ce n’est que mirage . Toujours rien ! Il faut se rendre à l’évidence : quelqu’un a dû le ramasser.
Je rentre donc dépité. Je n’ai malheureusement pas pris le temps d’acheter une dragonne, je n’ai pas non plus indiqué de numéro de téléphone, j’ai vraiment tout fait pour le perdre et ne pas le retrouver ! Comme Talleyrand, « quand je me vois, je me désole » mais personne pour me comparer. Mon épouse me console en me disant que les randonneurs sont en général des gens honnêtes et que je vais finir par le retrouver.
Par acquis de conscience je m’inscris le soir même sur les sites d’objets trouvés en promettant une récompense. Au bout de quelques jours j’appelle sans succès les services d’objets trouvés des environs et je regarde Le Bon Coin. Rien ! Toujours rien ! Je me fais une raison, je ne retrouverai pas mon GPS.
Les jours, les semaines et les mois passent. J’ai fait le deuil de ce nouveau compagnon. Au mois de novembre je me dis qu’il pourrait y avoir des promos à l’approche de Noël mais je ne trouve pas mon bonheur. De même pour le Black Friday qui suit.
De dépit, Je retourne alors sur Leboncoin en fin de week-end. Sur ce site
une annonce attire tout de suite mon attention : un GPS de même modèle que
le mien est vendu sans chargeur ni boitier d'origine. Tiens donc ! Bizarre
! Pour en avoir le cœur net j’envoie illico un mail :
- quel est son ancienneté (pour noyer le poisson) et avez-vous une facture
(point crucial) ?
- je n’ai pas de facture, c'est une occasion !
Là, ça sent le GPS trouvé ou volé à plein nez. D'autres détails m'intriguent : il est à batterie et sans carte, comme le mien.
Gros problème : l’oiseau est à 500 km de la maison et je ne souhaite pas le voir s’envoler ! Que faire ?
Je contacte Alain Benoist, un copain des 100 cols qui habite tout près, et lui explique la situation. Sympa, il est d’accord pour aller voir l’objet. La chasse au GPS peut commencer !
Je lui donne deux éléments clé : le numéro de série et les waypoints rentrés. De chassés, les cols deviennent ainsi chasseurs de GPS ! Un remake de l’arroseur arrosé …
Alain me rappelle le mardi matin. Ses mots résonnent encore à mes oreilles : « Bingo ! C’est bien ton GPS. Les cols y sont encore et j’ai vérifié le numéro de série à deux fois ».
J’appelle l’annonceuse pour tenter un accord amiable en lui présentant les
pièces valant titre de propriété (facture et numéro de série de
l’emballage), d’autant que j’ai tout tracé au fur et à mesure de l’avancée
de notre enquête. Elle y donnera suite après réflexion 24h plus tard en me
lançant :
- Vous avez de la chance !
- J’aurais eu encore plus de chance si vous l’aviez ramené aux objets
trouvés !!
Alain a ainsi pu récupérer l’appareil mercredi après-midi. Ouf ! Il se retrouve ainsi entre de bonnes mains d’un cent cols. Je ne peux que remercier mon confrère pour son aide précieuse qui nous a permis de faire mouche.
Quelques conseils :
1) à titre préventif :
- mettre si possible une dragonne mais cela n'exclut pas un oubli ou autre
- identification visible du propriétaire (étiquette d'identification, n° de
tél à la Dymo ou autre) ou à minima dans le compartiment piles
- enregistrer l’appareil sur le site du constructeur
- renseigner le fichier startup.txt qui permet d’afficher au démarrage les
coordonnées du propriétaire pendant un temps paramétrable
https://lokan.jp/2014/03/20/comment-afficher-message-au-demarrage-garmin-edge-810/
2) en cas de perte
- à faire prioritairement dans l'heure qui suit : outre
l'interrogation des éventuels passants, si parking à proximité du lieu de
perte supposé tracter sur les pare brise ou placarder les environs en
précisant qu'une récompense est offerte
- déclaration aux objets trouvés. Ils sont désormais dotés d'une base de
données
http://www.franceobjetstrouves.fr/
Avantage : outre le fait d'être alerté en cas de découverte de l'objet,
vous avez une trace de déclaration de perte.
- ne pas se séparer de la facture et de l'emballage qui contient le
numéro de série.
Ces éléments sont la preuve de propriété.
Bon à savoir,vous restez propriétaire de votre bien pendant trois ans après sa perte
et non un an comme le veut la tradition populaire cf§II
https://www.legavox.fr/blog/maitre-anthony-bem/possession-meubles-vaut-titre-propriete-2529.htm
- rester en veille sur les sites de petites annonces