Cévennes

Je profite d'une fenêtre météo favorable pour prendre la direction des Cévennes en cette mi-décembre 2021, histoire de terminer les BPF du Gard et du même coup la province du Languedoc. Pour rappel cette méga province de l'Ancien Régime s'étale sur 8 départements : la Haute Garonne, l'Aude, le Tarn, l'Hérault, le Gard, la Lozère, l'Ardèche et la Haute Loire.

Blandas

Après une matinée de voyage je me pose à Alzon, près du Larzac. C'est la deuxième sortie du Gravel (Cannondale Topstone 6) acquis récemment histoire de pimenter les sorties de quelques cols muletiers abordables. Je démarre par une courte ascension suivie d'une longue descente bien agréable jusqu'à Bez et Esparon.

Ber et Esparon
Bez et Esparon

Ce village est le point de départ de l'ascension du court mais raide col de l'Esparon, l'autre versant étant du même acabit.

col d'Esparon
Le col d'Esparon

Je rejoins la vallée de l'Arre à Molières Cavaillac pour la quitter tout aussitôt à Avèze en direction du sud vers Montdardier où m'attend une longue montée qui se grimpe bien malgré plusieurs doubles croches sur la Michelin. Est-ce les petits développements du Gravel ?

Montardier est la porte d'un plateau typique des causses. Je le traverse jusqu'à Blandas, BPF du jour, où il n'y a pas âme qui vive. Je me contente donc d'une photo comme contrôle. Si Blandas n'est qu'un petit village quelconque, il se situe à proximité du cirque du Navacelles. Je pousse donc jusqu'au point de vue dominant le site où je suis déçu du spectacle. A cette saison, il est à l'ombre et à contre-jour toute la journée. Ce n'est que 50 nuances de gris …

cirque de Navacelles
50 nuances de gris au cirque de Navacelles

De retour à Blandas je prends la direction d'Alzon. Je suis comme un lézard avec le soleil qui me chauffe désormais le dos. Je récolte au passage les cols de Fontaret et de Campviel sans trop d'efforts.

D'Alzon j'ai prévu un aller-retour pour glaner deux cols. Le col routier de la Barrière est long mais sans gros pourcentages. Je poursuis par une piste forestière vers le col de la Combe. Les 2,5 km auraient été longs en vélo de route alors que c'est un régal avec le Gravel, malgré un terrain parfois gras suite aux pluies de ces dernières semaines.

col de la Combe
Le col de la Combe

Il ne reste plus qu'à rentrer à Alzon. Il est temps car le jour décline.

Anduze

Aujourd'hui, c'est la grosse journée de ce mini-séjour avec une centaine de km au programme et environ 2 000 m de dénivelée pour gravir une bonne dizaine de cols. J'ai prévu des coupes possibles au cas où … La température est fraîche au départ mais elle est prévue douce en cours de journée.

Je pars d'Alès en direction d'Anduze, BPF du jour, où je pointe à la mairie. Je suis déçu de ne pas voir de vases d'Anduze.

Anduze
Anduze

J'attaque le col de Traviargues dès la sortie de la ville ; le col parfait pour s'échauffer, ni long ni pentu. Je continue vers le col de Bane, plus haut mais lui aussi tout à fait abordable.

col de Bane
Au col de Bane

C'est d'ailleurs le cas pour l'ensemble de cette première partie du parcours où je passe successivement les cols du Puech, de la Tourte, de Palliès et du Rédarès avant de rallier Lasalle où les choses deviennent plus sérieuses.

Lasalle
Lasalle vu depuis la montée du col du Tribou

Je traverse le vieux bourg construit tout en longueur le long de la Salindrenque pour rallier en aller-retour le col du Tribou avec deux passages à plus de 10%. Je suis surpris d'y voir des habitations encore occupées au milieu de nulle part.

col du Tribou
Au col du Tribou

Revenu à Lasalle je monte le col du Lièvre, un autre aller-retour court mais raide, avec une pente maxi supérieure à 15%. Arrivé à mi-parcours, j'y fais la pause méridienne.

Le regagne Lasalle pour attaquer le gentil col de l'Oursine. Une autre option était de le rejoindre directement depuis le col du Lièvre par un chemin.

Je quitte ensuite la route directe de St Jean du Gard pour aller chercher le col muletier de Rouquies puis le col de l'Espieutéra qui domine la vallée du Gardon de St Jean.

St Jean du Gard est un gros bourg tranquille. C'est là que Stevenson finit sa traversée des Cévennes et dut se séparer de sa compagne, l'ânesse Modestine.

Ferme cévenole
Une belle ferme cévenole

Avant d'attaquer le col d'Uglas, je fais un dernier aller-retour pour ramasser le col de Lamira.

L'ascension du col d'Uglas se fait à travers des paysages typiquement cévenols. Le hameau des Aigladines est particulièrement typique avec ses maisons de pierre qui se dorent au soleil.

Aigladines
Les Aigladines

La descente sur Alès se fait prudemment. Des chasseurs m'ont averti au sommet du col que la route, qui ne voit pas le soleil à cette saison, peut être glissante par endroits et c'est effectivement le cas. Ça caille ! Frigorifié, je suis bien content de pédaler de nouveau pour avaler les derniers kilomètres.

La Roque sur Cèze

Pour le dernier jour de cette escapade je me suis concocté un petit parcours autour de La Roque sur Cèze, mon dernier objectif. Je pars de Donnat vers 10h histoire d'éviter la fraîcheur du lever du jour. Après un petit échauffement je suis déjà à La Roque sur Cèze, charmant village médiéval.

La Roque sur Cèze
La Roque sur Cèze

Je flâne dans les ruelles avant de poursuivre vers les cascades du Sautadet où la Cèze évolue entre des rochers.

cascades du Sautadet
Les cascades du Sautadet

Après cet intermède touristique je me dirige vers le col muletier du pas de la Baume qui n'est qu'à quelques kilomètres à l'ouest.

pas de la Baume
Au pas de la Baume. Seuls les 50 derniers mètres sont bitumés

J'y fais demi-tour pour me diriger vers Bagnols sur Cèze. Le Mistral, jusque là modéré, forcit à partir de St Gervais. Je dois redoubler de vigilance car je l'ai de travers et des rafales me font faire des écarts.

De Bagnols sur Cèze je gagne le pas du Roule par de petites routes en mauvais état mais à l'abri du vent que je retrouve après Chusclan jusqu'au col des Codes et Pierredon ainsi que pour le retour à Donnat via Bagnols sur Cèze.

Cette première expérience avec le Gravel est concluante ; il ouvre de nouveaux horizons vers les muletiers faciles et permet de rouler avec aisance sur les petites routes vicinales inconfortables. En contrepartie, il faut accepter une perte de rendement et donc de vitesse mais est-ce vraiment important pour une pratique cyclo découverte ?